La Société européenne de pneumologie (ERS, European Respiratory Society) a formé un groupe de travail sur l’éthique et les prises de décision pour les patients en fin de vie. Celui-ci a mené une grande enquête auprès des responsables des unités de soins intensifs respiratoires de 10 pays européens. Les résultats sont publiés dans le "Journal européen de pneumologie" de juillet.
Sur les 6008 patients qui ont fait l’objet de l’enquête, une décision de fin de vie a dû être prise pour plus d’un patient sur cinq. L’euthanasie reste exceptionnelle : un seul cas a été recensé au long de l’étude. Cependant, l’abstention thérapeutique, essentiellement par arrêt de la ventilation mécanique est utilisée dans près d’un cas sur quatre, la consigne de ne pas intuber ni réanimer une fois sur trois et la limitation de la réanimation dans la même proportion.
L‘enquête s’est également intéressée aux personnes impliquées dans les décisions de fin de vie. Les patients ne sont en état de communiquer leur souhait que dans un cas sur trois. Les proches du malade sont impliqués dans plus de la moitié des cas. Quant aux infirmières, elles sont consultées plus d’une fois sur deux.
En Europe, l’usage de "directives anticipées", comme le prévoit en France la loi Leonetti, reste rare. Ces dispositions rédigées en amont par le patient seraient pourtant utiles à l’équipe médicale pour prendre une décision. C’est pourquoi, selon les auteurs de l’étude, il serait urgent d’adopter en Europe un règlement commun concernant ces directives anticipées.
Par ailleurs, le député Jean Leonetti préconise dans un entretien accordé au magazine "Le Pélerin" de doubler le nombre de lits en soins palliatifs et de créer un congé spécial pour la personne accompagnant une personne en fin de vie.
Le Quotidien du Médecin (Audrey Bussière) 27/06/07 – Le Nouvel Obs.com 26/06/07