Lors du séminaire Jean-Royer qui s’est déroulé à Bordeaux, les intervenants A. Durr, A. Munnich et A. Fischer sont revenus sur les conséquences du diagnostic préimplantatoire (DPI).
Le DPI permet d’identifier in vitro, un embryon atteint d’une maladie génétique avant sa réimplantation. Actuellement il est pratiqué par trois équipes, à Strasbourg, Paris et Montpellier.Le diagnostic prénatal (DPN) permet quant à lui de savoir au cours de la grossesse si un embryon est porteur ou non d’une maladie génétique. Dans la majorité des cas, s’il est "positif" il est suivi d’une interruption médicale de grossesse (IMG).
Mais les intervenants ont rappelé les dangers du DPI, dangers plus "graves" encore que ceux liés au DPN. Le diagnostic s’effectue le 3ème jour après la fécondation in vitro. Une ou deux cellules sont alors prélevées pour tenter d’identifier les embryons atteints. Les embryons malades sont détruits. Parmi les embryons indemnes, quelques uns sont réimplantés. Les autres sont également détruits car le prélèvement les a fragilisés, empêchant ensuite toute congélation. Cela implique de recommencer un nouveau DPI à chaque tentative de fécondation in vitro.
Rappelons que cette pratique du DPI, ne supprime pas pour autant le recours au DPN au cours de la grossesse pour dépister d’autres maladies éventuelles. Les conséquences du DPI sur l’enfant à naître sont encore mal connues.
Les intervenants craignent une dérive eugéniste due à un recours banalisé au DPI. Pour toutes ces raisons, les trois spécialistes concernés préconisent de réserver cette pratique à un nombre restreint d’établissements maîtrisant la technique et pourvus d’une grande expérience en matière de conseil génétique et de DPN.
Le Quotidien du Médecin (Dr Michèle Faussier) 02/04/03 –