Dans une tribune publiée par le Figaro de ce jour, 160 personnalités[1], médecins, psychologues, psychanalystes, prennent position contre la Gestation pour autrui (GPA) dans laquelle « l’ ‘autrui’ en question n’est manifestement pas le bébé ». Ils rappellent que la loi, « dont la fonction symbolique et structurante est capitale, n’a pas pour fonction d’inscrire à l’origine de l’existence d’un être humain, un déni de son statut de sujet », et que « le future bébé (…) est un sujet avant même de voir le jour ».
Dans le sein de la mère, l’enfant tisse des liens avec ceux qui l’entourent « ses premiers repères affectifs ». Ceux-ci, soulignent les signataires, « ont une grand influence sur son développement, via l’épigénétique et la plasticité neuronale très actives dans cette période de la vie ». L’intimité avec la mère, la reconnaissance de la voix du père, de la fratrie sont autant de repères identitaires, qu’il va retrouver une fois né : « C’est sur ces repères qui perdurent de sa vie prénatale à sa vie aérienne, qu’il va s’appuyer pour grandir et se développer ».
Aussi les signataires s’insurgent-ils contre une loi « qui viendrait d’emblée le considérer seulement comme un objet et détruire ‘légalement’ ces liens fondateurs tout cela pour ne pas frustrer des couples qui sembles ne voir dans le ‘bébé’ qu’un objet de désir ». Une chose est de faire face au traumatisme liés à la destruction de ces liens précoces « et les thérapeutes savent combien ce drame les affecte toute leur vie durant », et une autre est « d’organiser ces traumas par la loi ».
Pour le collectif, « légaliser la GPA constituerait, non pas un ‘progrès’ (…), mais une régression catastrophique au regard de nos connaissances ».
Pour aller plus loin :
GPA : « On ne peut pas remplacer une souffrance d’adulte par une souffrance d’enfant »
[1] Premiers signataires : Myriam Szejer, pédopsychiatre, Catherine Dolto, haptothérapeute, Louise Lambrichs, écrivain et Jean-Pierre Winter, Psychanaliste.
Le Figaro (14/03/2018)