Alors que l’Académie pontificale des Sciences vient d’achever une semaine d’étude sur "les plantes transgéniques pour la sécurité alimentaire dans le contexte du développement" et réunissant une quarantaine d’experts, Zenit fait un tour d’horizon des documents produits par le Vatican sur la question des plantes transgéniques.
Ainsi, en 1999, l’Académie pontificale pour la Vie a publié une étude sur les "Biotechnologies animales et végétales, nouvelles frontières et nouvelles responsabilités" ; en 2001, l’Académie pontificale des Sciences a consacré une étude à l’utilisation des plantes génétiquement modifiées pour combattre la faim dans le monde ; en novembre 2003, le Conseil pontifical justice et paix s’est à son tour penché sur la question via un colloque dont les actes ont été publiés sous le tire : "OGM : menace ou espérance".
Paru en 2004, l’abrégé de la doctrine sociale de l’Eglise aborde aussi, dans son chapitre X consacré à l’environnement, la question de l’utilisation des biotechnologies. Le Dictionnaire de la doctrine sociale de l’Eglise précise lui qu’"il y a des groupes de personnes qui, voyant certains désastres environnementaux et en en prévoyant d’autres plus importants, s’opposent fortement au développement et à l’application de la biotechnologie ; il n’est pas rare que ces groupes soient animés d’une certaine idéologie antihumaniste, quand ils proposent des mesures de restriction pour la manipulation des espèces végétales animales, mais favorisent la manipulation de la personne humaine, au niveau des embryons, dans un but qu’ils disent thérapeutique, se montrant néanmoins de plus en plus permissifs concernant la pratique de l’avortement etc…". "Ces deux extrêmes doivent être dépassés", poursuit-il, "la biotechnologie ne saurait être divinisée ni diabolisée. La technique et, par conséquent, la biotechnologie, est une bonne chose, mais elle peut être mal utilisée ; il faut donc que, comme chaque activité humaine, l’économie, la politique etc., elle soit guidée par la morale. La biotechnologie a produit concrètement un grand développement dans de nombreux secteurs comme la médecine, la pharmacologie, la zootechnie etc., et si elle est utilisée correctement, elle pourra résoudre tant de questions sociales dans le monde d’aujourd’hui".
En 1999, à l’occasion de la publication de "Biotechnologies animales et végétales, nouvelles frontières et nouvelles responsabilités", Mgr Elio Sgreccia, vice-président de l’Académie pontificale pour la Vie et directeur de l’Institut de bioéthique de l’université du Sacré Cœur de Rome, avait déclaré que "la recherche dans le domaine de la biotechnologie pourrait résoudre des problèmes énormes comme par exemple l’adaptation de l’agriculture dans des terres arides, ce qui pourrait permettre de résoudre le problème de la faim. Il faut que les produits biotechnologiques contribuent au bien-être de l’homme, en donnant des garanties face à d’éventuels dangers… "1
Le N°58 de l’Instrumentum Laboris précise lui que "la campagne de semences d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), qui prétend assurer la sécurité alimentaire ne doit pas faire ignorer les vrais problèmes des agriculteurs : le manque de terre arable, d’eau, d’énergie, d’accès au crédit, de formation agricole, de marchés locaux, d’infrastructures routières, etc. Cette technique risque de ruiner les petits exploitants, de supprimer leurs semences traditionnelles et les rend dépendants des sociétés productrices des OGM".
1 – http://www.penseesociale.catholique.fr/Academie-Pontificale-pour-la-Vie,435.html
Zenit 20/05/09