Deux cliniques privées de Madrid, spécialisées dans les avortements ont du cesser leurs activités pour non respect de la loi. Cette fermeture fait suite à celles de 4 cliniques de Barcelone fin novembre (cf. Synthèse de presse du 27/11/07). Soupçonnés d’agir dans l’illégalité, les centres privés médicaux espagnols, spécialisés dans les interruptions volontaires de grossesse (IVG) font l’objet de plus en plus de contrôles.
Cette affaire a débuté avec la diffusion d’une émission en caméra cachée, d’une journaliste danoise, enceinte de huit mois, qui aurait demandé à avorter dans l’une des cliniques de Barcelone pour la somme de 4 000 euros. Plus de la moitié des patientes se présentant en Espagne seraient étrangères et pour la majorité européennes.
Rappelons qu’en Espagne, l’avortement est interdit sauf dans trois cas : en cas de viol, avant la 12ème semaine ; en cas de malformation du fœtus, avant la 22ème semaine ; en cas de “risque pour la santé physique ou psychique de la mère…“, sans limitation de temps. Dans 98% des cas, c’est ce troisième argument qui est invoqué.
Pour un avortement avant la 12ème semaine de grossesse, les patientes doivent débourser jusqu’à 330 euros, montant qui s’élève à 3 300 euros jusqu’à la 25ème semaine. Malgré ces tarifs élevés, les avortements ont augmenté de 78% en 10 ans.
Une association de gynécologues (Acai) a décidé d’établir ses propres règles : l’avortement n’est pas pratiqué au delà de la 26ème semaine, sauf si la mort du fœtus est inévitable. Elle réclame aussi une harmonisation des critères en Europe. Quant aux opposants à l’avortement, ils souhaitent rouvrir un débat sur l’interdiction de l’avortement.
Le Figaro (Diane Cambon) 17/12/07