Le marché du dépistage prénatal des trisomiques relève du transhumanisme

Publié le 15 Fév, 2016

Interrogé au sujet de son nouvel ouvrage Les premières victimes du transhumanisme[1](cf. Transhumanisme et eugénisme : L’humanité en question ?), Jean-Marie Le Méné explique que « nous sommes engagés dans une course de vitesse entre les progrès du dépistage et la lenteur des avancées en matière de recherche à visée thérapeutique ». Le dépistage prénatal de la trisomie 21, qui abouti à 96% d’avortements, est actuellement mis en place par les politiques publiques de santé au détriment de la recherche thérapeutique sur la trisomie 21. « Il est normal qu’il soit plus facile de dépister que de trouver des remèdes bien sûr, mais il n’est pas normal que cela se retourne contre les malades eux-mêmes. »

 

Aujourd’hui, grâce au dépistage prénatal non-invasif (DPNI), « on est capable d’analyser le génome complet de l’enfant par le biais d’une prise de sang de la femme enceinte ». Cette technique de dépistage est un marché extrêmement lucratif : « Il y a dix ans, lorsque la firme américaine Sequenom – qui a été la première à fabriquer ce test de dépistage – a commencé à fantasmer autour de ce marché juteux, ils ont évalué le profit à 10 milliards dans le monde… ». « Pour la France, continue Jean-Marie le Méné, le chiffre avancé par le comité d’éthique pour le marché du dépistage de la trisomie 21 est d’un milliard d’euros ! » La France est un marché important pour les entreprises qui commercialisent les test de DPNI, parce qu’en France, « il y a toujours eu un lien très fort entre le dépistage de la trisomie et l’avortement puisque la première loi sur l’avortement, le projet de loi Peyret, concernait les enfants trisomiques ».

 

C’est ce que Jean-Marie le Méné appelle le « transhumanisme », et ce pourquoi les trisomiques en sont « les premières victimes » : « La tentation, c’est que l’on finisse donc par supprimer tout ce qui ne correspond pas aux critères de l’homme amélioré, ‘parfait’. Aujourd’hui, c’est la trisomie qui est éradiquée mais la tentation eugéniste sera irrésistible à chaque avancée scientifique ».

 

[1] Les premières victimes du transhumanisme, Jean-Marie Le Méné, Editions Pierre Guillaume de Roux.

Aleteia (16/02/2016)

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