Saisi en 2015 par la direction générale de la santé (DGS), le Haut Conseil de santé publique (HCSP) a diffusé le 26 avril un avis et un rapport « relatifs à la santé sexuelle et reproductive ». Il préconise « la mise en place d’une stratégie nationale de santé sexuelle dans une logique de parcours », face à l’ « éparpillement [actuel] des actions en matière de santé sexuelle et reproductive ». Soit « le rapprochement, la concertation et la coordination tant des acteurs du sanitaire et du médico-social que ceux de l’éducation, de la prévention, du social et du socioculturel ».
S’appuyant sur la définition de santé sexuelle de l’OMS[1], le HCSP vise « l’assurance d’un bien-être physique, émotionnel, mental et social lié à la sexualité, de la naissance jusqu’à la vieillesse ». Le « trouble sexuel » est alors défini comme « toute situation entraînant une insatisfaction personnelle ».
Le rapport formule des propositions pour « encourager l’approche positive de la sexualité ». Pour cela, il suggère la création de « centres de santé sexuelle » qui remplaceront les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic. La formation des professionnels et l’éducation à la sexualité « dès le plus jeune âge » font également partie des propositions. Le Haut Conseil de la santé publique veut de plus prendre en compte « les spécificités de certains publics : personnes âgées et handicapées, populations immigrées, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, trans, prostitués ou encore détenus ». Le Haut Conseil propose par ailleurs d’ « étendre la confidentialité et la gratuité de la contraception aux femmes entre 18 et 25 ans » et d’ « améliorer l’AMP » car il constate que « 80% des grossesses issues de dons d’ovocytes ont été initiées à l’étranger ».
Enfin le rapport prévoit des « indicateurs de suivi » pour « aider à la mise à l’agenda national et territorial d’une politique transversale en santé sexuelle ».
[1] « La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social lié à la sexualité. La santé sexuelle nécessite une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles sources de plaisir et sans risques ni coercition, discrimination et violence. Pour que la santé sexuelle puisse être atteinte et maintenue, les droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et garantis. »
Hospimedia (26/04/2016) ; le Quotidien du Médecin (26/04/2016)