Le Grand Orient de France se prononce sur la fin de vie des enfants

Publié le 6 Oct, 2015

Le Grand Orient de France a organisé samedi 3 octobre à Paris une conférence sur la « Fin de vie des enfants ».

 

Philippe Mahoux, sénateur belge de Namur en Wallonie, était l’invité d’honneur de cette conférence. Président du groupe socialiste au Sénat de Belgique, il est l’instigateur de la loi qui a dépénalisé l’euthanasie en 2002 ainsi et de celle qui a ouvert l’euthanasie aux enfants en 2014.

Il considère l’euthanasie comme un « geste ultime d’humanité, qui est un geste de vie ! », et il estime que tout patient doit pouvoir demander l’euthanasie « sans limite d’âge » avec pour seul critère de décision une « capacité de discernement par rapport à la souffrance générée par les traitements ». En Belgique, l’euthanasie des enfants est autorisée sur la simple base d’une souffrance physique intraitable. Pour Philippe Mahoux, « la sédation profonde » inscrite dans la proposition de loi fin de vie française (cf. Gènéthique vous informe du 25 février 2015, le coin des experts du 20 février 2015) n’est rien d’autre « qu’appeler l’euthanasie différemment ».

 

De nombreux autres intervenants, comme Alexandre Mauron, bioéthicien suisse, ou Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer en France (INCA), estiment qu’il faut laisser aux patients de tout âge un « espace de liberté ». L’enfant « doit choisir son propre destin ». Pour Daniel Keller, Grand Maître du Grand Orient de France, être franc-maçon « implique de ‘décider de sa vie’, et de pouvoir choisir d’y mettre un terme, ‘pas forcément dans le cadre d’une maladie ou d’une agonie’ ».

 

Cependant, au cours de cette conférence sur l’euthanasie, la question de l’accompagnement d’une fin de vie naturelle des enfants jusqu’à la mort a été très évoquée. Parmi les participants, ils ont été nombreux à estimer qu’il fallait le renforcer. Comme le rappelait le député socialiste Jean-Louis Touraine, lui aussi présent à la conférence, c’est une « réalité que nous avons oubliée mais qui était monnaie courante jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les familles étaient prêtes à accompagner les enfants ». De son côté, Agnès Buzyn qui a été médecin à l’hôpital Necker, a ajouté que les enfants « affrontent leur agonie de manière courageuse », et « ne demandent pas à mourir. Ils n’ont pas peur de la mort ». Enfin, le professeur Denis Devictor, ancien chef du service de réanimation néonatale et pédiatrique de l’hôpital Bicêtre, « toute vie d’un patient appartient à l’avenir, non au médecin ».

 

Malgré cela, à l’issue de la conférence, l’euthanasie apparait toujours comme le seul dénouement, la seule alternative possible face à la perspective inéluctable de la mort, et ce quel que soit l’âge.

Famille Chrétienne (Arthur Mertens) 06/10/2015

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