L’affaire Humbert ouvre-t-elle la voie à l’euthanasie ?

Publié le 4 Jan, 2006

A la suite du non-lieu général requis par le procureur de la République pour Marie Humbert et le Docteur Chaussoy, Martine Perez, du Figaro  se demande si l’euthanasie n’est pas de facto acquise dans des situations exceptionnellement dramatiques. 

Elle estime que cet avis ouvre une brèche dans l’article 221 du Code pénal qui précise que "le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre puni de 30 ans de réclusion criminelle".

Elle s’interroge sur la façon dont l’homme peut transmettre la notion de puissance de la vie à ses enfants si elle accepte de "banaliser la mort en légalisant le droit à se la donner ?" "Dans quel engrenage mettons-nous le doigt, pour l’avenir de l’humanité si on légifère sur l’euthanasie" se demande-t-elle.

En avril 2005, à la suite de l’affaire Humbert, a été votée une loi sur la fin de vie. Martine Pérez considère que cette loi est insuffisante car "au delà de la question de l’euthanasie, c’est  l’humanité de la fin de vie qui est en cause dans une société où les solidarités familiales sont de plus en plus fragilisées". Elle revient sur le rapport de Marie de Hennezel qui affirmait "la demande d’en finir est interprétée au premier degré, alors que l’expérience des équipes de soins palliatifs permet d’affirmer que dans la majorité des cas, cette demande exprime tout autre chose, un besoin d’être rassuré, d’entendre des mots justes, de recevoir les gestes qui apaisent…."

Enfin, elle estime que la question de l’euthanasie renvoie à la question de la formation très technique des médecins qui ne sont pas préparés à l’écoute et à l’accompagnement des malades.

Le Figaro 04/01/06

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