L’Académie nationale de médecine et l’Académie des technologies ont rendu public un rapport commun « sur la mise en œuvre en France des techniques de séquençage de nouvelle génération », adopté le 23 février.
Face au « retard certain » de la France dans la maitrise de ces technologies, « il devient nécessaire de développer aussi rapidement que possible à l’échelle nationale des capacités d’analyse suffisantes des génomes ».
Selon ce rapport, le « bien fondé » de cette démarche n’est plus à démontrer. Le séquençage est déjà utilisé dans le dépistage des maladies rares[1], le traitement des cancers, et en recherche, mais le développement des nouvelles techniques nécessiterait de « faciliter la fabrication française » et de « faire évoluer la législation ». Il appelle notamment à un assouplissement de la législation concernant le « croisement de fichiers de données génétiques avec des fichiers de données cliniques concernant les mêmes malades en respectant l’anonymat des patients ».
Les Académies adhèrent aux propositions émises par le groupe AVIESAN[2], qui « suggère la création de 10 à 15 centres » permettant chacun l’analyse de 19 000 génomes entiers par an. Au préalable, un « projet de démonstration devra tester les différentes solutions possibles ».
Enfin les Académies se félicitent des « progrès » accomplis et considèrent que « le changement d’échelle dans l’analyse du génome offre une grande opportunité pour le développement non seulement de la médecine, mais également de plusieurs filières industrielles dont celle du médicament et des tests diagnostiques ».
Note Gènéthique : Le CCNE a également rendu le 21 janvier dernier un rapport sur l’« évolution des tests génétiques permise par le séquençage d’ADN à très haut débit » (cf. Dernier avis du CCNE : « Repenser l’approche de la génétique » ).
[1] Le rapport évoque notamment le dépistage non invasif de la trisomie 21 (DPNI).
[2] Alliance pour les sciences de la vie et de la santé. Le gouvernement avait confié à ce groupe « la mission d’établir des recommandations pour permettre à la France d’introduire le séquençage du génome entier dans la pratique médicale habituelle » (cf. Le séquençage de notre génome sera-t-il demain un soin de santé ? ).
Le Quotidien du Médecin (2/03/2016); Hospimedia (1/03/2016)