A la question “la douleur a-t-elle un sens ?”, Isabelle Marin, responsable de l’équipe de soins palliatifs de l’hôpital Delafontaine à Saint Denis, explique que pour le malade, la douleur a un sens car elle évoque la maladie et la mort. Pour le médecin “elle a plutôt une valeur“. Le médecin doit accepter d’y être confronté. Certains médecins négligent de traiter la douleur, d’autres font tout pour la supprimer. En fait, ces médecins refusent d’entendre la douleur de leur patient. Or l’écoute du patient est primordiale pour le soulager. “Certains nous disent : “soulagez-moi mais surtout, ne me faites pas dormir !”. D’autres veulent bien être soulagés, mais pas complètement, car tant qu’ils souffrent, ils se sentent vivants, etc.“
Pour le père Patrick Verspieren, jésuite et directeur du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres, il ne faut pas chercher de sens à la douleur, mais plutôt chercher à la “ressentir”, à l'”apprivoiser”. Pour l’Eglise, c’est un devoir d’humanité que de lutter contre la maladie et de chercher à soulager la douleur notamment par des moyens antalgiques adéquats. Il nous incite à aider les personnes qui ne peuvent pas être totalement soulagées à ne pas désespérer du sens de leur vie.
La Croix (Marianne Gomez) 06/04/04