Jean François Mattei, membre de l’Institut et de l’Académie nationale de médecine, signe une tribune dans la Croix dans laquelle il explique le lien entre eugénisme et transhumanisme.
« De tout temps l’homme s’est efforcé d’améliorer la qualité de l’espèce humaine. Soit en recourant à une procréation dirigée, soit en supprimant les sujets porteurs de handicaps ou maladies ». Dressant un bref historique des idéologies eugénistes, Jean François Mattei met en lumière le fait qu’il n’y a qu’un pas entre « le contrôle de natalité » et « l’élimination des personnes considérées comme indésirables ». Il constate qu’après la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « l’idéal eugéniste demeure profondément ancré dans l’esprit humain ».
Aujourd’hui, « la question revient en force sous la forme d’un eugénisme médical à visage compassionnel avec un diagnostic prénatal qui prend le chemin d’une sélection à grande échelle des enfants à naître ». Il dénonce alors « l’idéologie transhumaniste qui, sous de nouveaux habits, se substitue à l’eugénisme classique de mauvaise réputation ».
Certes, « la science continue d’avancer », les performances des techniques génétiques en sont un exemple. « Mais qu’en est il des consciences ? »
La Croix, 19/01/2016, (Jean François Mattei)