Inquiétude sur le taux de césariennes en hausse

Publié le 29 Mai, 2006

L‘Académie de Médecine, dans une communication, présente une étude du Pr Bernard Blanc (maternité de l’hôpital de la Conception, Marseille) sur la hausse du taux de césariennes. Ce spécialiste montre que depuis les années 1990, on constate une hausse progressive du nombre de césariennes sans pour autant établir de lien avec la réduction de la mortalité périnatale et maternelle. 

En France, 14 % des accouchements se faisaient par césarienne en 1991, 18 % en 2001. Aux Etats-Unis, les césariennes représentaient 25 % des accouchements en 1998, contre 20,6% en 1996.
La baisse de la mortalité périnatale est plutôt due aux progrès de la prise en charge néonatale, à l’amélioration des soins et aux progrès techniques. 

Pourquoi pratique-t-on de plus en plus de césariennes ?
en raison de l’âge de plus en plus tardif de la première grossesse. 12 % des césariennes se font sur des jeunes femmes de moins de 20 ans, 27,6% sur des femmes de plus de 40 ans,
en raison du principe de précaution qui influe sur les pratiques médicales,
en raison du développement des méthodes de procréation médicalement assistée qui aboutissent souvent à des grossesses multiples et à des naissances prématurées,
en raison du développement du diagnostic prénatal qui permet de détecter des anomalies opérables à la naissance, 
en raison de forte demande pour une "césarienne de convenance",
par manque d’expérience des internes qui recourent plus volontiers à la césarienne,
par sécurité pour certains praticiens de maternités mal équipées. 

Pourtant les césariennes ne sont pas dénuées de risque. Le risque de mortalité maternelle après une césarienne est de 2 à 10 fois plus élevé que pour un accouchement par voie basse. Le taux d’infections nosocomiales varie de 5% à 10% selon le type d’accouchement. Des risques à long terme existent : fertilité diminuée, risque accru de mort in utero, de rupture utérine…

Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la hausse du taux de césariennes, réalisée dans 8 pays d’Amérique latine, conclue : "loin d’être signe de soins de qualité, des taux élevés de césariennes peuvent au contraire entraîner des conséquences négatives pour la mère et l’enfant". Cette étude, menée auprès de 120 établissements de santé et portant sur 97 000 naissances dont 35 % se sont faites par césarienne, a été publiée dans la revue scientifique The Lancet. L’étude déplore que cette large pratique de la césarienne mobilise des sommes élevées qui pourraient être utilisées pour améliorer d’autres soins aux mères et aux nouveau-nés et pour développer la recherche.

Le Quotidien du Médecin (Dr Lydia Archimède) 29/05/06

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