Trois enfants meurent chaque semaine d’infanticide en Allemagne. Et, selon l’Institut de criminologie de l’université de Hanovre, le risque de mourir d’infanticide avant l’âge de 6 ans est quatre fois plus élevé dans l’Est du pays. Sur 100 000 enfants de 0 à 6 ans, le risque d’infanticide est de 5,76 à l’Est contre 1,2 à l’Ouest.
"On peut penser que l’infanticide est considéré par une partie des Allemandes de l’Est comme un élément du planning familial", reconnaît le ministre-président du Land est-allemand de Saxe Anhalt, Wolfang Böhmer. Pour lui, cela procède d’une "conception moins responsable de la vie pendant la période de gestation" due à la législation très libérale sur l’avortement en vigueur du temps de la RDA (l’avortement y était possible, sur demande, jusqu’à la 12ème semaine de grossesse et ce dès 1972).
Pour Christian Pfeiffer, chef de l’Institut de criminologie de l’université de Hanovre, "il faut prendre au sérieux l’hypothèse selon laquelle la conception de la vie à l’Est pourrait être responsable du nombre élevé des infanticides".
"Une thèse d’autant plus dérangeante que l’Allemagne se contentait jusqu’alors d’explications simples : le niveau élevé du chômage, la dislocation des structures sociales, ou encore la différence de niveau de vie étaient rendus responsables de la fréquence des infanticides en ex-RDA", ajoute Libération.
Libération (Nathalie Versieux) 23/04/08