La nomination de membres catholiques au Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologie (GEE) suscite des remous chez les libres penseurs.
José Manuel Barosso, président de la Commission européenne, a nommé récemment de nouveaux membres au Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE), chargé de donner des avis à la Commission européenne sur les aspects éthiques des sciences et des nouvelles technologies.
Ces nouvelles nominations divisent le parlement. Ainsi R. Goebbels, socialiste luxembourgeois, a confié au Monde : "nous sommes choqués qu’il ait choisi tant de personnalités proches du Vatican". Les personnes visées sont : l’Italien Carlo Casini, président du mouvement Pro-Life Italie et membre de l’Académie pontificale pour la vie, le Polonais Krzysztof Marczewski, professeur d’éthique à l’université de Lublin, le Slovaque Josef Glaza, vice-président de la fédération européenne des associations catholiques médicales et l’Allemand Hille Laker, professeur de philosophie morale à la faculté de théologie catholique de Tübingen.
Mais pour Peter Liese, membre de la CDU allemande et à la tête des opposants à la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, soutenu par les Verts, la composition du GEE est "désormais équilibrée". Ces nouvelles nominations vont "contrebalancer" la présence des "nombreux libéraux", comme le Suédois Göran Hermeren, président du GEE et professeur d’éthique médicale à la faculté de médecine de Lund.
Les partisans à la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines s’inquiètent des futurs avis que rendra le GGE dans ce domaine. Le 27 octobre dernier, 170 eurodéputés, socialistes, conservateurs et libéraux, ont adressé à M. Barosso une lettre ouverte pour la liberté de la recherche sur les cellules souches, adultes ou embryonnaires. Cette initiative était une réponse à une autre lettre envoyée à M. Barosso par 73 eurosdéputés demandant que cesse le financement des recherches sur les embryons humains, travaux considérés illégaux dans plusieurs États membres (cf. revue de presse du 29/09/05).
Le programme-cadre de recherche et développement (PCRD 2007-2013) prévoit de financer la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines dans les pays où elle est autorisée. Mais l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Pologne, la Slovaquie et Malte s’y opposent arguant le fait qu’ils vont devoir financer des recherches qui sont interdites sur leur sol. Ce sujet avait déjà soulevé de très vives polémiques lors du VIème PCRD (cf. lettre n°63 et 48).
Le Monde (Rafaële Rivais) 08/12/05 –