« Il faut faire prévue d’une grande prudence ». Alors qu’un projet est à l’étude à l’hôpital universitaire de Zurich, la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine (CNE) suisse vient de publier un avis réservé sur les transplantations d’utérus.
Valérie Junod, membre de la CNE et professeur de droit à l’Université de Genève, rappelle que « la procédure de transplantation d’utérus est pour l’heure expérimentale » et qu’aujourd’hui, en Suisse, « il n’existe aucune statistique sur les femmes concernées, souffrant d’une stérilité absolue et désirant avoir un enfant biologique ».
La CNE souligne qu’il existe de nombreuses inconnues sur le procédé, aussi, « les conséquences physiques et psychiques de la procédure sur les personnes directement concernées ne doivent pas être sous-estimées » et « les risques à moyen et long terme pour la santé de l’enfant » sont inconnus
.
D’un point de vue éthique, « le bénéfice potentiel pour la société de recherches impliquant cette procédure est relativement faible comparé à d’autres domaines de la recherche médicale », et la commission se demande « s’il s’agit là d’une utilisation appropriée des ressources limitées dont dispose le système de santé ».
De son côté, l’hôpital Universitaire de Zurick a indiqué qu’il ne pratiquerait pas de transplantation de l’utérus cette année et s’est engagé à respecter « toutes les exigences éthiques et administratives ».
La liberté (06/09/2018)