Dans un communiqué conjoint, les évêques gréco-catholiques d’Ukraine et la conférence épiscopale latine dénoncent la gestation par autrui (GPA) comme un « ″phénomène honteux″ que les autorités doivent ″condamner et interdire″ ». Une demande portée par le Commissaire aux droits de l’enfant du président ukrainien. Pour Mykola Kuleba, « la maternité de substitution en Ukraine n’est pas réglementée et elle viole les droits des enfants ».
Devant la publication d’une vidéo où l’on voit « 46 bébés dans une chambre » (cf. Bébés bloqués en Ukraine : pas à cause de la Covid-19 mais de la GPA), comme « un produit acheté que l’acquéreur n’est pas allé chercher », les évêques s’insurgent : « Une telle démonstration de mépris pour la personne humaine et sa dignité, rendue possible par la légalisation de la maternité de substitution, est inacceptable ». Pour le commissaire, cette situation « qui est devenue publique, montre une fois de plus l’absence de droits des enfants nés de mères porteuses ». « La naissance d’un enfant loin de la mère est contre nature, affirme-t-il. Ainsi, l’Ukraine devient simplement un magasin international en ligne pour bébés. Et nous ne connaissons pas le nombre réel de ces enfants que l’Ukraine “fournit” de cette façon ». Pour Mykola Kuleba, « la maternité de substitution est l’exploitation des femmes afin de gagner des revenus par des entreprises privées et de répondre aux besoins des adultes ».
Les évêques se déclarent « solidaires » de la demande du commissaire. « Aucune circonstance ne peut justifier cette pratique », souligne le communiqué, dénonçant ce « mal moral qui cause d’innombrables souffrances et désagréments », reposant sur « le principe ″commercial″ d’″achat et de vente des fonctions du corps humain″ ». « Nous demandons l’interdiction de la maternité de substitution sous quelque forme que ce soit et la garantie d’une garde et d’une adoption adéquates des nouveau-nés », indique le communiqué. Et les évêques appellent les autorités à « prêter davantage attention aux politiques familiales en Ukraine, en créant un organe approprié pour s’occuper de toutes les familles et veiller à ce que les mères n’aient pas à échanger leur corps et leurs enfants pour leur survie et celle de leurs proches ».
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Vatican News (16/05/2020) – Ukrinform (15/05/2020)