Au Royaume-Uni, un médecin à la retraite a prescrit « à tort » des « traitements de changement de sexe »[1] à sept patients « transgenres », via une clinique en ligne[2]. Parmi eux, un enfant de neuf ans et un adolescent qui s’est suicidé quelques mois plus tard.
Le Dr Michael Webberley dirigeait la clinique GenderGP avec sa femme, le Dr Helen Webberley. Reconnu coupable « d’avoir fourni ou autorisé un traitement qui n’était “pas cliniquement indiqué” ou qui avait été prescrit sans tests, examens ou évaluations adéquats », il a été suspendu par l’ordre des médecins[3].
Le tribunal[4] a estimé « qu’il avait agi “en dehors des limites de son expertise” en tant que gastro-entérologue », sans « formation reconnue en médecine transgenre ». Par ailleurs, il n’avait pas obtenu le consentement de ses patients pour le traitement.
Des traitements, sans poser de question
Les patients avaient été pris en charge par le médecin entre février 2017 et juin 2019. Le Patient V, une jeune fille de 9 ans qui « s’était identifiée comme un garçon », s’est vue prescrire des bloqueurs de puberté, sans que le Dr Webberley n’envisage de « traitements alternatifs », ni n’évalue « correctement » la balance bénéfices-risques.
Le patient W âgé de 17 ans, avait quant à lui contacté le médecin en juin 2018, « mécontent des longues listes d’attente pour être pris en charge par le NHS[5] », et insistant pour « effectuer une transition dès que possible » (cf. Des centaines d’adolescents se voient administrer des bloqueurs de puberté). Il s’est suicidé en septembre la même année. Il souffrait de « problèmes de santé mentale “complexes” », sans que le Dr Webberley en ait connaissance.
Pour le tribunal, « le mode de fonctionnement de GenderGP était “motivé par des efforts visant à éviter le cadre réglementaire du Royaume-Uni” ». « Dans tous les cas, le patient s’est vu prescrire le traitement qu’il avait demandé dès le départ », résume le président du tribunal, Tim Bradbury.
[1] bloqueurs de puberté et hormones antagonistes
[2] Condamnée en octobre 2018 pour « avoir dirigé illégalement une clinique non enregistrée tout en traitant 1600 patients transgenres depuis son domicile », le Dr Helen Webberley a été suspendue temporairement. Elle a ensuite transféré son cabinet en Espagne, sans figurer désormais comme directrice.
[3]General Medical Council (GMC)
[4] Medical Practitioners Tribunal Service (MPTS)
[5] National Health Service
Source : Daily Mail, Stewart Carr (19/05/2022) – Photo : iStock