Alors que le Vatican a donné « une chance ultime » à l’Organisation des frères de la Charité « pour se conformer à la doctrine catholique » dans le domaine de la fin de vie (cf. Euthanasie : Le Vatican offre une “chance ultime” à l’Organisation des Frères de la Charité de Belgique), les supérieurs des communautés religieuses de Belgique ont réagi par voie de communiqué. Ils déplorent être la cible « de récriminations et de menaces, d’informations fallacieuses et trompeuses, de sanctions et d’exclusion » qui les « affectent terriblement ». Les religieux se défendent d’être « contre la vie » et d’ouvrir « la voie à la promotion de l’euthanasie ».
Ils expliquent qu’ils ne souhaitent pas se distancer de la doctrine catholique car ils « entendent pleinement tenter de convaincre et d’inspirer les patients à ne pas opter pour l’euthanasie ». Mais, s’ils n’y parvenaient pas, ils ne souhaitent pas exclure ces patients qui réclament l’euthanasie, ce qu’ils considèrent comme une punition. Ils ne veulent pas « rejeter d’avance » le « choix » de ces personnes. S’ils estiment avoir ainsi une position « plus stricte » que la législation de leur pays, les supérieurs de ces communautés catholiques affirment en même temps que l’euthanasie n’est « pas complètement » exclue de leurs pratiques. Or le magistère de l’Eglise catholique rappelle que l’euthanasie est « le meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine ». La distance est bien réelle entre les pratiques reconnues dans ces établissements et la doctrine catholique.
Par ailleurs, ce communiqué interroge la notion d’objection de conscience. Refuser un acte que sa conscience réprouve, en l’occurrence l’euthanasie demandée par un patient, est-ce lui « manquer de respect » comme semblent le penser les auteurs du communiqué ? Pratiquer l’euthanasie n’est-il pas en soi un manque de respect envers le patient ? Mais affirmer ses convictions est-il encore concevable dans une société tolérante ?
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