Après un an de travaux, l’American Society of Human Genetics (ASHG) a publié un rapport s’excusant de la participation d’anciens dirigeants au mouvement eugéniste et de son incapacité « à reconnaître et à s’opposer à d’autres préjudices et injustices passés dans le domaine de la génétique ».
Le rapport montre le soutien de certains responsables de l’organisation au programme de stérilisation forcée. Un programme envers lequel l’ASHG n’a pas montré d’opposition ferme avant le début des années 1990. De plus, il dénonce le silence de l’organisation lorsque la génétique a été utilisée pour justifier la discrimination des Noirs, en prétendant notamment leur infériorité intellectuelle.
Le rapport note aussi l’absence de position de l’ASHG sur des « projets contraires à l’éthique ou qui ne protègeraient pas les informations génétiques des peuples autochtones ». Il s’agit notamment du Diabetes Project de l’Arizona State University qui, sans l’accord des membres de la tribu Havasupai, a utilisé leurs données génétiques dans des projets de recherche.
L’ASHG souhaite suspendre la nomination de ses prix portant le nom d’anciens dirigeants ayant promu l’eugénisme comme William Allen. Elle prévoit aussi de promouvoir la diversité génétique.
Dans la même dynamique, l’AAAS, qui édite la revue Science, la Carnegie Institution for Science et l’University College London ont présenté leurs excuses pour leur implication dans l’eugénisme. De son côté, l’American Psychological Association s’est excusée pour sa participation au racisme.
Source : Science, Rodrigo Perez Ortega (24/01/2023)