En Espagne, José Díaz, un homme de 33 ans résidant à Huelva, a été euthanasié lundi. Il souffrait de « séquelles cérébrales irréversibles » après avoir été victime d’une intoxication au méthanol en 2021. Atteint de nécrose cérébrale, il avait perdu la vue, la parole et la « quasi-totalité de la mobilité ».
Le jeune homme avait effectué une première demande d’euthanasie il y a un peu plus d’un an et demi. Le 22 février, la Commission de garantie et d’évaluation de l’aide à mourir a informé sa famille que l’euthanasie avait été autorisée (cf. Espagne : la Cour constitutionnelle valide la loi euthanasie).
Aux Pays-Bas, Zoraya ter Beek, 28 ans, doit quant à elle être euthanasiée au début du mois de mai. Souffrant de dépression, d’autisme et d’un trouble de la personnalité borderline, elle indique être « fatiguée de vivre ». Son psychiatre lui a dit qu’« ils avaient tout essayé », témoigne-t-elle. « Il n’y a rien de plus que nous puissions faire pour vous. Cela ne s’améliorera jamais », s’est-elle entendu affirmer (cf. Légaliser l’euthanasie : « une incitation au désespoir »).
Pour Stef Groenewoud, éthicien à l’Université théologique de Kampen, aux Pays-Bas, l’euthanasie est passée de « l’ultime recours », à « une sorte d’option acceptable proposée par les médecins et les psychiatres ». « Je constate ce phénomène surtout chez les personnes souffrant de maladies psychiatriques, et en particulier chez les jeunes, chez qui les professionnels de la santé semblent abandonner plus facilement qu’auparavant », indique-t-il. Une évolution confirmée par Theo Boer, professeur d’éthique à l’Université théologique protestante de Groningue, qui a siégé pendant dix ans au sein d’un comité d’examen de l’euthanasie aux Pays-Bas entre 2005 et 2014. Il a fini par en démissionner (cf. Euthanasie aux Pays-Bas : « Regardez ce pays et vous verrez peut-être la France de 2040 »).
Sources : El Mundo (02/04/2024) ; The Free Press, Rupa Subramanya (01/04/2024)
