Le philosophe Edgar Morin s’interroge sur les potentialités qu’offrent le transhumanisme, qui sont, selon lui, « enrobées d’un grand mythe ».
En effet, pour le philosophe, la découverte des cellules souches ou encore les prothèses cœur-poumons cachent en réalité le « mythe de l’immortalité » : « la prolongation de la vie est possible, l’immortalité, non ! », assure-t-il, ajoutant : « on peut lutter contre la mort, mais on ne l’éliminera jamais ».
Dénonçant ce qu’il nomme « une illusion », il pointe également du doigt « la période à haute technicité » qui se développe au fil du temps, « peuplée de dangers », comme l’ont montré par exemple l’explosion d’un Airbus A380, ou celle de la centrale nucléaire de Fukushima.
Edgar Morin souligne enfin que l’épanouissement humain peut se trouver contrarié par les nouvelles technologies : « l’épanouissement humain n’en dépend pas ». Prenant l’exemple des robots, le philosophe souligne que « si nous ne nous inquiétons pas du pouvoir des robots sur nous, c’est nous qui deviendrons des robots (…) Nous sommes entre les mains de gens qui croient que le calcul peut tout. » Or pour lui, « fort heureusement, il y a de l’imprévisible dans l’être humain ! ».
Le Point (Jérôme Cordellier), 27/10/2016.
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