La Congrégation pour la doctrine de la foi prépare une "mise à jour" de l’instruction Donum vitae publiée le 22 février 1987 sous la direction du cardinal Ratzinger. Pour Stéphane Bauzon, enseignant en philosophie du droit à l’université de Tor Vergata (Rome), spécialiste en bioéthique et expert scientifique au Comité national de bioéthique d’Italie, cette "mise à jour" est nécessaire face aux progrès de la science qui posent de nouvelles questions éthiques.
L‘orientation théologique ne changera pas, elle restera évidemment celle de Donum Vitae basée sur l’inviolabilité de la vie humaine : "le don de la vie que Dieu, Créateur et Père, a confié à l’homme, impose à celui-ci de prendre conscience de sa valeur inestimable et d’en assumer la responsabilité. Ce principe fondamental doit être placé au centre de la réflexion, pour éclairer et résoudre les problèmes moraux soulevés par les interventions artificielles sur la vie naissante et sur les processus de procréation".
Mais de nouvelles questions doivent être abordées, notamment la définition et le statut de l’embryon obtenu avec de nouvelles techniques [NDLR : parthénogénèse, embryons hybrides homme-animal…]. Enfin, l’instruction abordera la question de la communication nécessaire pour défendre la culture de vie : l’Eglise devra-t-elle combattre ouvertement les législations permissives sur ces sujets ou se contenter de l’objection de conscience ?
L‘opinion publique devrait être apte à recevoir le message de l’Eglise. "La dignité humaine est l’horizon rationnel de l’Eglise, mais aussi de tous les hommes, catholiques ou non. La liberté d’agir est subordonnée au respect de la dignité", conclut Stéphane Bauzon.
La Croix (Isabelle de Gaulmyn) 31/01/07