Ce qui semblait n’être que fiction deviendrait réalité …Aux Etats Unis, les tests génétiques apparaissent en entreprise. Déjà en août 1997, le Council for Research Genetics recensait 200 cas de discrimination génétique. Face à ces excès, une Commission américaine pour l’égalité devant l’emploi (EEOC) s’est crée afin de préparer de nouvelles réglementations pour lutter contre la discrimination génétique et pour poursuivre en justice les entreprises qui contreviendraient aux lois. On appelle discrimination génétique toute information génétique utilisée pour décider du sort d’un salarié : embauche, promotion, licenciement… Or ces informations n’annoncent qu’une prédestination, qu’une probabilité plus forte à révéler une maladie.
Pour la première fois, l’EEOC a conduit une affaire de discrimination génétique en justice en portant plainte contre la Burlington Northern Santa Fe Railroad qui procédait à des tests sur des employés.
Aux Etats Unis, 25 Etats ont adopté des lois contre la discrimination génétique par les employeurs ou les compagnies d’assurances. A cet effet, le Dr Paul Billings, spécialiste de la génétique clinique à San Francicso, déclare « les politiciens et les responsables prennent conscience que le danger est réel ».
L’enjeu est dorénavant la discussion d’une loi fédérale. En France, un premier groupe de travail baptisé « Travail, Génétique et Ethique » a pris jour après un colloque organisé sur le dépistage génétique dans le monde du travail par deux médecins, Marie-Michèle Poissonnet et Monique Veron, du groupe hospitalier de la Pitié-Salpétrière il y a un an. Le but de ces groupes de travail est de suivre les avancées de la recherche dans ce domaine et de lutter contre l’idée de la génétique toute puissante.
Libération 26/03/01