Une étude chinoise publiée dans la revue Molecular genetics and genomics fait état de recherches sur des embryons humains pour corriger des mutations génétiques avec la technique CRISPR. Les chercheurs ont utilisé « des embryons humains viables », six au total. Les tests précédents « sur des embryons anormaux » avaient beaucoup moins bien fonctionné que cette seconde étude, mais les chercheurs estimaient « plus éthique de tester la technique sur des embryons qui ne pourraient jamais complètement se développer ».
Toutefois dans cette seconde publication, le nombre d’embryons testé « est beaucoup trop faible pour tirer des conclusions ».
L’équipe, affiliée à l’université de Guangzhou et dirigée par Jianqiao Liu a utilisé des ovocytes immatures « inutilisables » par les cliniques de FIV, qu’elle a fécondé par le sperme de deux hommes atteints chacun d’une maladie génétique. Les chercheurs ont ensuite injecté CRISPR dans ces embryons au stade une cellule. Les mutations génétiques héritées du père ont été corrigées dans un embryon, mais uniquement dans certaines cellules pour deux autres (effet mosaïque), et la réparation n’a pas fonctionné dans trois autres embryons, introduisant même une autre mutation dans l’un. Des résultats jugés « prometteurs » qui démontrent cependant que la technologie est « loin d’être au point ». Le risque de mosaïcisme est particulièrement « préoccupant ». Certaines équipes préconisent de modifier le génome des gamètes préalablement à la fécondation pour pallier ce risque.
Le New Scientist rapport que « trois ou quatre études » seraient en cours utilisant CRISPR sur des embryons humains.
New Scientist, Michael Lepage (9/03/2017)