Chez les personnes âgées, le désir de mourir est souvent transitoire

Publié le 1 Mar, 2021

Selon une étude irlandaise, le « désir de mourir » des personnes âgées est souvent « transitoire » et est « fortement lié à la dépression et au sentiment de solitude », qui sont des facteurs « résorbables ». Les chercheurs appellent donc le gouvernement irlandais, sur le point de légiférer sur l’euthanasie, à « mettre davantage l’accent sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale et la lutte contre l’isolement social des personnes âgées ».

Dans le cadre de la Tilda (étude longitudinale irlandaise sur le vieillissement), les chercheurs du Trinity College (Dublin) ont suivi 8100 personnes de plus de 50 ans pendant six ans. Au début de l’étude, 4 % des personnes interrogées ont affirmé leur souhait de mourir. Deux ans plus tard, les trois quarts de ces mêmes personnes avaient changé d’avis et ne désiraient plus mourir. L’étude Tilda s’est intéressée au profil des personnes qui avaient initialement émis le souhait de mourir :

  • La moitié avaient reçu un diagnostic de dépression,
  • 60 % avaient des symptômes dépressifs,
  • 75 % étaient des personnes seules.

Les personnes qui ont changé d’avis au bout de deux ans ont déclaré qu’elles ne souhaitaient plus mourir parce que « leurs symptômes de solitude et de dépression s’étaient améliorés ».

Le professeur Rose Anne Kenny est gériatre et auteur principal de l’étude. D’après elle, les deux tiers de ceux qui souhaitaient mourir avaient au moins une maladie chronique considérée comme en phase terminale selon la définition du projet de loi irlandais. Une définition « trop large » selon les consultants en soins palliatifs. « Un accent accru sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé mentale devrait donc constituer une partie importante de toute discussion sur l’aide à mourir » conclue le Dr Robert Briggs, gériatre et co-auteur de l’étude. Il déplore le sous-diagnostique trop important des maladies mentales, et craint que le projet de loi « ne dispose pas des garanties adéquates pour s’assurer que les plus vulnérables de la société ne soient pas poussés à rechercher l’aide au suicide ».

 

Source : Irish Times, Sorcha Pollak (18/02/2021)

Partager cet article

Synthèses de presse

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs
/ Genre

Ecosse : le NHS interrompt la prescription de bloqueurs de puberté pour les mineurs

La clinique Sandyford de Glasgow a décidé d’interrompre la prescription de bloqueurs de puberté aux mineurs ...
« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie
/ Fin de vie

« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

Infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la ...
Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?
/ Fin de vie

Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?

Une femme de 32 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué son grand-père en mettant le feu ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres