Chantal Sébire a été retrouvée morte hier à son domicile de Plombières-les-Dijon. Les causes de sa mort sont encore indéterminées.
Hier après midi, Nicolas Sarkozy avait reçu à l’Elysée le médecin traitant de Chantal Sébire, en présence du professeur Arnold Munnich, conseiller du président, et du professeur Daniel Brasnu, spécialiste de la maladie, pour "s’assurer que toutes les ressources de la médecine ont été épuisées".
Mis sous pression depuis plusieurs semaines par une intense campagne de presse menée par Chantal Sébire elle-même et les partisans du "droit à mourir dans la dignité", Matignon a confié hier à Jean Leonetti une mission d’évaluation de la loi de 2005 sur l’accompagnement en fin de vie, dont il fut le rapporteur. Il devra "évaluer la mise en œuvre concrète de la loi et faire des propositions, pour remédier à la méconnaissance ou à la mauvaise application des textes et éventuellement à l’insuffisance de la législation".
Hier, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, a réclamé "une exception à la loi" sur la fin de vie : "ce serait humain, nécessaire" qu’on fasse "une exception à la loi" qui a empêché Chantal Sébire d’accéder à l’euthanasie.
Jean Leonetti s’est dit "très irrité" par les propos de Bernard Kouchner Il dénonce une "réponse simpliste". "Il nous a habitué à plus de profondeur. Il ne peut pas ignorer que la demande de Chantal Sébire, compréhensible sur le plan humain, est irrecevable."
De son côté, la nouvelle secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano, a estimé qu’il "fallait aller plus loin en proposant une commission nationale d’exception d’euthanasie pour des cas très spécifiques".
La plupart des membres du gouvernement s’étaient déjà déclarés contre l’euthanasie. "Je considère que la médecine n’est pas là pour administrer des substances létales", avait déclaré Rachida Dati, garde des Sceaux. Le ministre de la santé Roselyne Bachelot a elle déclaré que "ni le monde médical, ni les pouvoirs publics ne sauraient promouvoir l’euthanasie active". Enfin, pour Christine Boutin : "si l’on fait sauter le verrou de donner le droit de donner la mort, nous allons vers une société barbare".
Enfin, dans Le Figaro, Frédéric Salat-Baroux, avocat et ancien secrétaire de l’Elysée, et Francis Teigen, ancien bâtonnier de Paris, plaident pour une loi sur l’euthanasie. "Faut-il que le tabou soit encore puissant pour atteindre un tel degré d’hypocrisie et d’inhumanité,?", dénoncent-ils.
Le Figaro (Eric Favereau – Bruno Jeudy) 20/03/08 – La Croix 20/03/08 – France-info.com 20/03/08 – France2.fr 19/03/08 – Le Figaro.fr 19&20/03/08 – Libération.fr 19/03/08 – Le NouvelObs 19&20/03/08 – Jdd.fr 19/03/08 – Le Monde.fr 19/03/08