Bernard Debré, Professeur de médecine, député de Paris et ancien membre du Comité national d’éthique fait part de ses réflexions sous le titre "l’autoréparation de l’homme, un espoir".
Il considère que si le clonage reproductif est, pour le moment, une pratique transgressive, le clonage thérapeutique ne l’est pas. " C’est une méthode (expérimentale) d’autoréparation d’un organe de l’homme pleine de promesse".
En évoquant tout à la fois le clonage embryonnaire, la recherche sur l’embryon, le clonage cellulaire de cellules souches adultes, il livre une description "époustouflante" pour prouver l’apparente nécessité du clonage…
"En prenant chez le malade lui-même une cellule différenciée achevée, par exemple une cellule de peau, il est possible (il le sera de plus en plus facilement) de la faire régresser vers une cellule souche donc indifférenciée… elle se développerait et donnerait après multiplication un rein, un foie, un pancréas (cette expérience a déjà été tentée chez l’animal avec succès)." Ces greffons seraient compatibles puisque issus du malade lui même. C’est la médecine de demain.
"En réalité, le véritable problème éthique est celui de la régression embryonnaire de la cellule différenciée, cette cellule redevenue embryonnaire pourrait si "on le lui demandait" redonner un homme complet, un clone or nous ne sommes pas prêts aujourd’hui à accepter ce mode de reproduction asexuée… Mais au nom de quoi interdirait-on à un homme malade de donner une de ses propres cellules pour que, à partir d’elle, on puisse élaborer un coeur, un foie" ?
Il conclut, que comme l’ont fait les anglais, il est nécessaire d’étudier le clonage thérapeutique "tout en faisant le choix de l’homme, travailler à son bonheur, sans le dénaturer".
NDLR : Stupéfiant article de la part d’un médecin… Rappelons qu’aujourd’hui la recherche sur les cellules embryonnaires humaines est balbutiante et les scientifiques s’accordent à reconnaître qu’aucune perspective thérapeutique n’est envisagée dans l’immédiat avec ces cellules. Bernard Debré, lui, n’hésite pas à parler de fabrication d’organes. A quelles sources scientifiques fait-il référence ?
Le Figaro 31/08/04