Le Pr Axel Kahn, généticien et président de l’université Paris-Descartes a été entendu dans le cadre de la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique.
ll a demandé que soit autorisée en France la recherche sur l’embryon. Pour lui, il faut transformer le moratoire de 5 ans en "loi positive". "La loi ne gagne rien à être en faux semblant." Rappelons qu’actuellement, en France, la recherche sur l’embryon reste interdite sur le principe. Une dérogation a été donnée, l’autorisant pour 5 ans, lorsqu’elle est "susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable, en l’état des connaissances scientifiques".
Axel Kahn estime que chaque protocole de recherche avec des embryons devra faire l’objet d’une saisine de l’Agence de la biomédecine. Il précise qu’aucun embryon ne peut être créé "pour les besoins d’une cause autre que procréative". La recherche se fera sur les embryons surnuméraires.
Le généticien se prononce pour une "loi-cadre" comme Alain Grimfeld, président du Comité consultatif national d’éthique (cf. Synthèse de presse du 06/11/08). Cette loi énoncerait les grands principes sans entrer dans le détail des pratiques, compte tenu de la rapidité des progrès scientifiques. "Le plus efficace serait de préciser ce que la République souhaite protéger en l’homme", résume Axel Kahn.
Lors de son audition, Axel Kahn a également évoqué l’"évolution très inquiétante" de l’exploitation mercantile des données génétiques, proposant de "créer un réseau de ressources et d’information largement popularisé" à destination des citoyens.
La Croix (Marine Lamoureux) 10/11/08