Dans son éditorial, Jean-Pierre Denis rappelle que, l’année dernière, à la même époque, il avait osé demander “pourquoi l’Association française contre les myopathies n’acceptait-elle pas de prendre en compte les objections éthiques à la recherche sur l’embryon ?“.
Il se réjouit que, cette année, les catholiques aient exprimé leurs réserves “avec cohérence” et que le débat public ait été plus apaisé. Sans remettre en cause l’extraordinaire générosité des Français, les catholiques ont redit leur opposition aux recherches menées sur l’embryon, “qui ouvrent la porte à une instrumentalisation de l’être humain“. Mais, cette fois, ces remarques “n’ont pas entraîné la même polémique, les mêmes procès d’intention, en un mot, les mêmes tentatives de diabolisation“.
Pour lui, les responsables du Téléthon ont une “quasi-mission de service public” et “ont donc eu raison de rappeler l’Etat à son devoir en matière de recherche médicale“. “Nous ajouterons cependant que l’effort collectif ne doit pas être seulement financier, mais aussi éthique“, ajoute-t-il.
A un an de la prochaine révision des lois de bioéthique, “la complexité des enjeux impose que s’amorce dès à présent un vrai débat national” ; “il faudra pour commencer que l’on mesure soigneusement, par-delà les intérêts de tel ou tel labo ou lobby, les vrais défis scientifiques et moraux ainsi que les vraies perspectives mondiales“. Et, pour lui, la polémique suscitée par la recherche sur l’embryon est dépassée, dans la mesure où “elle n’est plus forcément indispensable“.
“Nous entrons donc dans une période décisive, dont l’issue n’est pas forcément négative, d’autant que d’après nos informations le gouvernement n’a pas encore arrêté très précisément sa ligne de conduite. La Vie continuera donc à apporter sa contribution.“
La Vie (Jean-Pierre Denis) 13/12/07