Suite à la décision de la Cour de Cassation validant la transcription à l’état civil d’enfants nés par GPA à l’étranger (cf. Génèthique du 3 juillet 2015), Anne-Claude Venot, présidente de l’Agence Européenne des Adoptés, réagit : « Ce n’est pas une bonne nouvelle, c’est même inacceptable ».
Elle décrypte les arguments avancés par les promoteurs de la GPA : « Chacun invoque la notion d’intérêt supérieur de l’enfant, mais sa première souffrance c’est d’avoir été commandé, fabriqué, trié et livré pour le besoin de personnes en mal d’enfants ». Plus profondément, « on racontera à l’enfant qu’il a été voulu par amour, personne ne lui dira qu’il a été abandonné volontairement. Il ne saura donc pas faire le lien avec le mal-être qu’il éprouvera tôt ou tard, et c’est une grande différence avec l’enfant adopté ». En effet, la confusion est entretenue, et « l’adoption est devenu le ‘fourre-tout’ de la filiation ». Anne-Claude Venot craint que nous n’allions « vers la multiparentalité ».
Son appel est ferme : « On peut et on doit abolir la GPA (…) Il s’agit de la traite d’enfants. La société entière doit se mobiliser ». A commencer par le gouvernement, qui « doit sanctionner la promotion de sociétés de mères porteuses sur le sol français ».
Famille Chrétienne (09/07/2015)