Irlande : une commission parlementaire recommande de légaliser l’euthanasie

7 Mar, 2024

En Irlande, une commission spéciale de l’Oireachtas [1] recommande que soient adoptées de nouvelles lois autorisant le suicide assisté et l’euthanasie pour les personnes en phase terminale avec un pronostic vital inférieur à six mois. Le comité mixte sur l’« aide à la mort », créé l’année dernière pour examiner la question, doit publier son rapport le 20 mars, avec un ensemble de recommandations. Le comité a approuvé cette évolution législative par neuf voix contre trois. Un membre s’est abstenu, un autre était absent lors du vote final.

Ces recommandations devraient préciser que la personne doit être atteinte d’une maladie ou d’un état pathologique « incurable et irréversible, avancé, progressif et qui entraînera la mort ». En outre, pour être éligible, il faudra que les souffrances du patient ne puissent pas « être soulagées d’une manière qu’il juge tolérable ». Le pronostic vital requis sera porté à 12 mois lorsqu’une maladie neurodégénérative a été diagnostiquée.

En outre, le rapport devrait recommander l’introduction d’une clause de conscience pour les médecins, les infirmière ou tout personnel soignant.

Selon les membres du comité, il est inutile de modifier la Constitution pour mettre en œuvre cette évolution législative.

Pour le professeur Des O’Neill, gériatre consultant à l’hôpital de Tallaght, les médecins y verront une atteinte à « l’élan des soins » et une « modification radicale de la façon dont nous envisageons les soins aux autres, la façon dont nous envisageons le handicap, le vieillissement et la mort ».

Complément du 20/03/2024 : Le rapport d’une commission spéciale de l’Oireachtas recommandant que soient adoptées de nouvelles lois autorisant le suicide assisté et l’euthanasie pour les personnes en phase terminale avec un pronostic vital inférieur à six mois a été publié le 20 mars.

Complément du 03/05/2024 : Dans la dernière édition du code de déontologie, l’Ordre des médecins a supprimé la phrase : « Vous ne devez pas prendre part au meurtre délibéré d’un patient ». « Le comité affirme que ce qui est légal est éthique » s’inquiète le professeur Des O’Neill, gériatre consultant, tout en indiquant que de nombreux médecins ignorent cette position de l’Ordre des médecins. Dans une tribune publiée dans le Medical Independent, il s’est plaint d’avoir dû recourir à une demande de liberté d’information pour lire le procès-verbal de la décision prise par le Conseil de l’ordre des médecins.

 

[1] Parlement irlandais

Sources : The Irish examiner, Elaine Laughlin (07/03/2024) ; RTE, Paul Cunningham (07/03/2024) ; The Irish Times, Jack Horgan-Jones (20/03/2024) ; Bioedge, Michael Cook (02/05/2024)

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