« Soins d’accompagnement » : médecins et infirmiers opposés au changement de terminologie

19 Avr, 2024

Face à un éventuel changement de la terminologie « soins palliatifs » en « soins d’accompagnement », comme prévu par le projet de loi sur la fin de vie (cf. Fin de vie : le projet de loi devant le Conseil des ministres), infirmiers et médecins indiquent leur préoccupation « en raison des divergences avec la terminologie internationale et leurs conséquences pour la recherche ».

Dans un avis, le Conseil national professionnel infirmier (CNPI) appelle à préserver la terminologie internationale pour éviter des « répercussions significatives sur la compréhension et la mise en œuvre de ces soins essentiels pour les personnes les requérant ainsi que pour leurs familles ». En effet, la terminologie « soins d’accompagnement » est « intrinsèquement réductrice » car elle « occulte la complexité de l’expertise et de la coordination pluridisciplinaires permettant d’apporter le juste soin requis, co-construit avec la personne soignée et son entourage ». En outre, « l’utilisation d’une terminologie franco-française risque d’entraver la mise en place de nouvelles approches et de freiner la recherche internationale pluridisciplinaire en soins palliatifs », prévient le CNPI.

Les médecins de soins palliatifs [1] ont fait part de préoccupations similaires dans une lettre publiée dans la revue Médecine palliative. Les « soins d’accompagnement » sont une « discipline illisible et incompréhensible sur le plan international », affirment-ils. En s’écartant des standards internationaux, la recherche française s’isolera, alertent les professionnels. Et « la création du diplôme d’études spécialisées prévue dans la stratégie décennale doit aussi avoir une terminologie conforme à ces référentiels internationaux », soulignent-ils.

 

[1] le Collège national des enseignants et formateurs universitaires en soins palliatifs, la sous-section médecine palliative du Conseil national des universités (CNU), le CNP associé de médecine palliative conjointement au conseil scientifique de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs

Source : Hospimedia, Jérôme Robillard (18/04/2024)

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