Libération consacre un dossier à l’assistance médicale à la procréation (AMP). Selon la loi de bioéthique révisée en 2004, l’AMP "est destinée à répondre à la demande parentale d’un couple. Elle a pour objet de remédier à l’infertilité (…) médicalement diagnostiqué(e) ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une particulière gravité".
Aujourd’hui de nouvelles problématiques (les couples homosexuels, la maladie, l’âge, le contexte économique…) sont à prendre en compte. Le quotidien cite l’exemple de cet homme âgé de 74 ans qui réclame son sperme congelé pour faire une AMP et s’interroge sur l’âge jusqu’auquel un couple peut recourir à l’AMP. Que répondre à une femme atteinte d’une maladie génétique qui, parvenue à l’âge adulte, revendique son "droit à l’enfant" ? Peut-on accepter de recourir à un don de sperme ou d’ovocyte pour éviter de transmettre un simple bec de lièvre à son enfant ? Qu’en est-il de la question de l’anonymat du donneur ? Faut-il autoriser la gestation pour autrui (GPA), "la location payante d’utérus" ? "Comme toutes les technologies, la procréatique offre et offrira des possibilités toujours plus étendues d’intervention", écrit Gérard Dupuy dans son éditorial.
"C‘est l’enfant à tout prix", explique Libération, politique qui laisse les équipes médicales "désemparées, voire décontenancées". La médecine se retrouve "perdue entre médecine de confort et médecine de pointe".
En 2004, 100 000 embryons ont été conçus par fécondation in vitro (FIV). 60% d’entre eux ont été réimplantés ou congelés, pour 4 000 naissances par an (source : Libération). En 2004, on comptait plus de 48 000 inséminations artificielles intra-utérine avec spermatozoïde du conjoint (45% des AMP) pour 4 786 naissances (source : Libération).
Libération (Eric Favereau, Charlotte Rotman, Gérard Dupuy) 03/01/07