Euthanasie : une femme belge étouffée avec un coussin

6 Sep, 2023

Le 29 mars 2022, les produits utilisés pour euthanasier une femme belge âgée de 36 ans n’étant « pas suffisants », le médecin et les deux infirmières présentes l’ont étouffée avec un coussin. Le parquet en a été informé et les faits ont pu être constatés par un médecin légiste avant ses funérailles.

En décembre 2021, les médecins avait annoncé à Alexina, originaire d’Oupeye, qu’elle était atteinte d’un cancer incurable et qu’il ne lui restait qu’un an à vivre. Son état s’est dégradé de manière critique en mars 2022. Les deux infirmières qui s’occupaient d’elle à domicile ont alors appelé le médecin de famille pour l’euthanasier.

Mais la procédure ne s’est pas passée « comme prévu » et Alexina a été étouffée sous un coussin. Son compagnon et sa fille se sont constitués partie civile contre le médecin et les deux infirmières.

Complément du 18/09/2023 : « De nombreuses interprétations ont circulé dans la presse, semant la confusion quant aux définitions et portées respectives d’une sédation et d’une euthanasie », souligne l’Institut européen de bioéthique.

L’intention d’une sédation palliative n’est « en aucun cas de provoquer ni même de hâter le décès du patient, mais uniquement de soulager les souffrances », rappelle l’Institut. Une sédation palliative « justement proportionnée à la douleur du patient » s’avère efficace pour le soulager. Mais « encore faut-il pour cela avoir à disposition les bons médicaments, et en quantité appropriée », pointe-t-il. En revanche « si le dosage des médicaments n’est pas proportionné et qu’il vise à provoquer ou à accélérer la mort du patient, il s’agit alors d’une sédation euthanasique, ou, en d’autres termes, d’une euthanasie de fait et illégale ».

Une procédure illégale

« Même dans l’hypothèse où la jeune femme aurait succombé immédiatement à l’injection des produits, l’euthanasie n’en serait pas moins restée illégale », explique l’Institut européen de bioéthique. Car « le médecin ne peut ainsi décider dans l’urgence de provoquer la mort d’un patient, fut-ce à sa demande ». Dans cette affaire, le médecin affirme ne pas avoir eu l’intention de faire mourir la patiente en lui administrant les produits en sa possession[1].

Ce « triste événement » souligne « le manque cruel de soins appropriés qu’il révèle, en particulier de soins palliatifs, capables de procurer le confort d’un patient même en phase terminale ». Pour l’Institut européen de bioéthique, « cet épisode pointe aussi le manque de formation des professionnels de santé par rapport à la gestion de la douleur et les soins en fin de vie. Développer les soins palliatifs à domicile et former les soignants à une culture et à une compétence palliative, relève de l’urgence pour le bien des patients et de leurs familles ».

 

[1] Des sédatifs et de la morphine

Sources : 7 sur 7 (06/09/2023) ; RTL (06/09/2023) ; Institut européen de bioéthique, Mort d’Alexina : sédation, euthanasie ou meurtre par étouffement ? (13/09/2023)

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