Des scientifiques de l’Ecole de médecine de l’Université du Maryland ont fourni une « analyse approfondie » relative à la deuxième xénotransplantation d’un organe de porc génétiquement modifié chez l’homme (cf. Un nouveau patient greffé avec un cœur de porc). Ils ont publié leurs enseignements dans la revue Nature Medicine [1].
Lawrence Faucette, 58 ans, avait reçu un cœur de porc en 2023 pour remédier à une insuffisance cardiaque terminale. Il a vécu 40 jours avant de renoncer à tout traitement. Une décision prise face au rejet de l’organe (cf. Greffe de cœur de porc : décès du 2e patient transplanté). Les premiers signes de rejet du cœur de porc génétiquement modifié ont été observés lors de la première biopsie effectuée environ deux semaines après l’intervention chirurgicale.
Bien qu’elle ait sélectionné un patient ayant « peu d’anticorps anti-porc préexistants », l’équipe de transplantation a constaté une augmentation de ces anticorps, ce qui a causé des dommages au cœur et a finalement conduit à l’échec de la greffe. D’autres greffes pourraient nécessiter « une déplétion et une suppression plus agressives » de ces anticorps (cf. Greffe d’organe : le quotidien à risque des immunodéprimés).
Les chercheurs affirment avoir constaté « d’excellentes fonctions systolique et diastolique du cœur porcin au cours des premières semaines suivant la transplantation ». Pour le Dr Mark T. Gladwin de l’université du Maryland, en dépit de ces « revers » liés au rejet immunologique après quelques semaines, « la xénotransplantation et le don d’organes par des personnes vivantes restent les voies les plus viables vers une disponibilité durable d’organes pour répondre aux besoins de nos populations vieillissantes ».
[1] Transplantation of a genetically modified porcine heart into a live human, Nature Medicine (2025). DOI: 10.1038/s41591-024-03429-1
Source : Medical Xpress, University of Maryland School of Medicine (08/01/2025)