Mardi, le NYU Langone Health a annoncé avoir transplanté, pour la troisième fois, un rein de porc génétiquement modifié chez un patient vivant (cf. Xénogreffe : pas de signe de rejet d’un rein de porc un mois après sa transplantation).
L’intervention a eu lieu le 25 novembre dernier. C’est une Américaine de 53 ans, Towana Looney, qui a reçu l’organe. La patiente avait fait don d’un de ses reins à sa mère en 1999. Elle était inscrite sur la liste d’attente depuis 2017. Compte tenu de l’aggravation de son état de santé et de la faible probabilité de trouver un donneur compatible, la xénogreffe a été autorisée, à « titre compassionnel ».
Le porc dont elle a reçu le rein a subi 10 modifications génétiques. C’est la société Revivicor, une filiale de United Therapeutics Corporation, qui les développe. Les 10 gènes modifiés comprennent l’élimination de trois antigènes immunogènes [1] et d’un récepteur d’hormone de croissance porcin. Six transgènes humains ont été ajoutés pour rendre le rein de porc génétiquement modifié « plus compatible avec le receveur humain » et réduire la probabilité de rejet.
La société envisage de commercialiser ces organes de porc d’ici 5 ans, si la FDA l’y autorise. Des reins de porc qui seraient vendus un million de dollars l’unité, « ce qui se rapproche du coût de dix ans de dialyse aux Etats-Unis ».
Towana a quitté l’hôpital le 6 décembre mais elle y retourne quotidiennement pour surveiller son état de santé. Elle devrait rentrer chez elle, dans l’Alabama, d’ici trois mois. Les deux premiers patients à qui on a transplanté un rein de porc sont, quant à eux, décédés « en moins de trois mois » (cf. Xénotranplantation : la patiente à nouveau sous dialyse).
[1] Capables de provoquer la formation d’anticorps
Sources : Stat, Megan Molteni (17/12/2024) ; NYU Langone Health (17/12/2024) ; JIM (18/12/2024) ; AFP (17/12/2024)