Dans un communiqué de presse daté du 14 mai, l’Académie de médecine appelle à la mise en place d’un « plan national » relatif aux xénotransplantations.
De nombreux obstacles à franchir
L’Académie souligne les « progrès récents » de la bio-ingénierie moléculaire qui ont permis, aux Etats-Unis et en Chine, la fabrication de porcs transgéniques « façonnés pour la transplantation d’organes chez l’homme » et « visant à surmonter les obstacles immunologiques et infectieux (en particulier rétroviraux) à l’origine du moratoire européen de 1999 » (cf. Xénotransplantation de rein de porc : première opération en Chine sur un patient ; Xénotransplantation : elle avait donné un rein à sa mère, elle reçoit un rein de porc).
L’instance considère les derniers résultats de plusieurs xénogreffes de rein, de cœur, et de foie « encourageants » et rappelle que deux essais cliniques autorisés par la Food and Drug Administration ont débuté en janvier dernier outre-Atlantique (cf. Xénotransplantations : deux sociétés autorisées par la FDA à mener des essais cliniques).
Toutefois « malgré ces résultats encourageants, les obstacles à franchir pour faire de la xénogreffe d’organe une alternative réelle à l’allogreffe restent nombreux, principalement concernant la production de porcs transgéniques dans des fermes « pharmaceutiques » et la maîtrise du rejet des xénogreffons », considère l’Académie de médecine.
Permettre la création d’une ferme « pharmaceutique » en France
Affirmant que la France possède « des atouts » dans le domaine, l’Académie appelle à « investir massivement de manière urgente et coordonnée dans la recherche sur les xénogreffes », que ce soit en matière de prévention du rejet mais aussi en recherche en sciences sociales et humaines pour adresser les « questionnements anthropologiques » qui se posent (cf. Xénotransplantation : face à la Chine et aux Etats-Unis, des médecins français lancent un consortium).
L’instance recommande en outre que soit facilitée la fabrication de porcs transgéniques en France et d’une « ferme « pharmaceutique » » en mesure de les élever « dans le respect du bien-être animal », « pour fournir des organes dans des conditions conformes aux exigences de sécurité sanitaire ».
En outre, l’Académie de médecine préconise de « compléter », et ce « dès à présent », les dispositions réglementaires afin que de type de transplantations soit possible. Enfin, elle recommande de « définir un cadre éthique et sociétal » pour l’utilisation de ces organes de porcs génétiquement modifiés (cf. Greffe d’un cœur de porc : les enjeux éthiques de la transplantation).
Source : Académie de médecine, communiqué de presse (14/05/2025)