Xénogreffes : imminence des premiers essais chez l’homme ?

Publié le 4 Avr, 2019

En Corée du Sud, des chercheurs devraient transplanter des cornées de porc chez l’homme « d’ici un an ». Aux Etats-Unis, plusieurs équipes s’apprêtent également à lancer des essais cliniques de xénotransplantation : à Boston, des greffes de peau de porc sur six grands brûlés, et à Birmingham, des greffes de reins de porcs chez des adultes, ou encore des greffes de cœur porcins chez des nouveaux nés (cf. Des cœurs de porcs implantés chez des nourrissons : bientôt une réalité ?). Enfin à Cambridge, la start-up eGenesis poursuit ses recherches pour « créer des porcs dont les organes pourront être transplantés chez l’homme en toute sécurité » (cf. eGenesis lance un essai pour les xénotransplantations). D’autres sociétés américaines et européennes partagent cet objectif.

 

Les premières expériences dans les années 90 ont échoué du fait d’une réaction de rejet dans les cinq minutes suivant la greffe. Mais ces dernières années la technologie d’édition de gène a accéléré les recherches, au point que les premiers essais cliniques soient aujourd’hui imminents. Avec CRISPR, les chercheurs éliminent du génome de porc les gènes responsables de virus pouvant infecter l’homme (cf. Vers des greffes d’organes issus de porcs génétiquement modifiés ?). Ils travaillent également à éliminer les marqueurs qui identifient les cellules de porcs comme étrangères, pour éviter toute réaction de rejet. Des études récentes chez l’animal se sont ainsi révélées plus concluantes : des babouins avec des cœurs de porcs ont survécu 6 mois, voire jusqu’à 3 ans (cf. Xénotransplantation : Des babouins survivent plus de six mois avec un cœur de porc, Des cœurs de porcs génétiquement modifiés pour faire face à la pénurie d’organes ?). Les progrès dans les traitements immunosuppresseurs seraient aussi en faveur de la xénotransplantation.

 

Les chercheurs envisagent non seulement de greffer des organes porcins à l’homme mais aussi du sang, des cellules pancréatiques pour traiter les patients diabétiques ou des cellules productrices de dopamines pour les patients atteints de la maladie de Parkinson.

 

 

The Guardian (3/04/2019)

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