Vers une plus grande protection de la vie humaine en Pologne

Publié le 27 Sep, 2016

En avril 2016, la Pologne s’émeut de l’avortement raté d’un bébé trisomique, né vivant à 24 semaines de grossesse. Il pleure une heure, abandonné, avant de mourir.

 

L’évènement a eu un fort retentissement et a suscité les réactions des mouvements pro-vie et pro-avortement. Ils se sont mobilisés pour saisir le gouvernement par le biais de la démocratie participative, qui autorise, par l’intermédiaire d’au moins 100 000 citoyens, à proposer une réforme législative.

 

Dans ce cadre, le comité citoyen « Let’s help Women » a recueilli 220 000 signatures pour demander la légalisation de l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse, puis sa limitation pour la suite de la grossesse aux trois exceptions en vigueur actuellement.

Le comité citoyen pro-vie « Stop Abortion » a, quant à lui, recueilli presque 500 000 signatures de citoyens demandant une complète protection de la vie humaine en supprimant les exceptions. Sa proposition vise à instaurer un régime de sanction, sauf en danger pour la mère, qui peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison une femme ayant avorté et les médecins concernés.

 

Ce projet de sanction divise les mouvements pro-vie : la Fédération polonaise des mouvements pro-vie, qui partage la volonté du comité citoyen « Stop Abortion » de protection totale de la vie humaine, a cependant déposé devant le comité parlementaire des pétitions, une version miroir n’intégrant pas la pénalisation des femmes. Les évêques polonais, qui condamnent l’avortement, considèrent qu’il serait immoral de réprimer les femmes « deuxièmes victimes de l’IVG ».

 

Aujourd’hui, la loi, appelée « Status Quo », en vigueur depuis 1993 et modifiée en 1997, autorise l’avortement dans trois cas : l’avortement autorisé en cas danger pour la mère, de viol ou d’affection médicale sérieuse du fœtus. Les statistiques montrent qu’en Pologne, le nombre d’avortements liés aux deux premières raisons (risque pour la mère et viol) a toujours été très bas. « Il n’en est pas de même pour l’exception eugéniste qui est chaque année responsable d’un nombre croissant d’avortements légaux : plus de 90% des avortements. Ainsi en 2015, sur 1040 avortements légaux, 996 étaient eugénistes », précise Jakub Baltroszewicz, Président de One of Us Pologne. Cette dernière option autorise l’avortement jusqu’à la veille de la naissance.

 

Vendredi 23 septembre, les parlementaires ont écarté la proposition pro-avortement et ont transmis la proposition pro-vie à la commission parlementaire Justice et droits de l’homme, où la proposition va être retravaillée et débattue. Si le statu quo semble désormais impossible, il est difficile de savoir quels seront la durée du débat et le contenu de la proposition qui reviendra devant le Parlement. Mais il parait assez probable qu’elle sera orientée vers une plus grande protection des vies humaines.

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