Vaccin et avortement : la Vatican donne des clés de discernement

Publié le 22 Déc, 2020

Dans une note approuvée par le Pape François le 17 décembre, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi juge « moralement acceptable d’utiliser des vaccins anti-Covid-19 qui ont eu recours à des lignées cellulaires de fœtus avortés dans leur processus de recherche et de production ». En effet, « le recours à ces vaccins ne signifie pas une coopération formelle avec l’avortement dont sont issues les cellules à partir desquelles les vaccins ont été produits ». La Congrégation ne se prononce pas sur les questions de « sécurité » et d’« efficacité » du vaccin.

L’autorité explique sa position par les « responsabilités différenciées » des acteurs. « Dans les entreprises qui utilisent des lignées de cellules d’origine illicite, la responsabilité de ceux qui décident de l’orientation de la production n’est pas la même que la responsabilité de ceux qui n’ont aucun pouvoir de décision » affirmait l’instruction Dignitas Personae en 2008, approuvée par le Pape Benoît XVI. Par conséquent le recours à des vaccins ayant utilisé des lignées cellulaires de fœtus avortés est « moralement acceptable » dès lors que des vaccins « éthiquement incontestables » ne sont pas disponibles. Car dans ce cas la coopération au mal qu’est l’avortement de la personne qui se fait vacciner est « lointaine ». Et « le devoir moral de l’éviter “n’est pas contraignant » « si nous sommes en présence d’un grave danger, tel que la propagation, autrement incontrôlable, d’un agent pathogène grave ».

Une position qui ne légitime pas l’avortement

Mais la Congrégation pour la Doctrine de la Foi stipule par ailleurs que l’utilisation de ce type de vaccin ne saurait « constituer en soi une légitimation, même indirecte, de la pratique de l’avortement ». Pour être moralement licite, elle « présuppose une opposition à cette pratique de la part de ceux qui y ont recours », ainsi qu’une désapprobation morale de l’utilisation de lignées cellulaires provenant de fœtus avortés. De fait, les entreprises pharmaceutiques et les agences gouvernementales de santé sont appelées à « produire, approuver, distribuer et offrir des vaccins éthiquement acceptables qui ne créent pas de problèmes de conscience ».

Le document appuie également « le devoir de rechercher le bien commun ». Ainsi, les personnes qui refusent lesdits vaccins pour des raisons de conscience, sont invitées à « prendre des mesures pour éviter, par d’autres moyens prophylactiques et un comportement approprié, de devenir des vecteurs de transmission de l’agent infectieux », pour éviter « tout risque pour la santé de ceux qui ne peuvent être vaccinés pour des raisons cliniques ou autres et qui sont les plus vulnérables ».

La recherche du bien commun inclut aussi, comme « impératif moral » le fait de rendre accessibles des vaccins « efficaces et éthiquement acceptables » « même aux pays les plus pauvres et de façon non contraignante », estime le Vatican.

 

Source : Vatican News (21/12/2020)

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