Va-t-on modifier la loi sur la recherche sur l’embryon ?

Publié le 13 Déc, 2007
Dans le quotidien La Croix, le sénateur honoraire Claude Huriet revient sur la décision de Ian Wilmut, “le père de la brebis Dolly”, d’abandonner ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans embryon (cf Synthèse de presse du 19/11/07), s’inspirant ainsi des travaux du Pr Yamanaka. Rappelons que ce dernier à réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes, c’est à dire capables de se transformer en tout type de cellules du corps humain. (cf Synthèse de presse du 21/11/07).

 

L‘existence de cellules souches adultes dans l’organisme est connue depuis 1998. La présence de ces cellules souches dans le système nerveux central et leur capacité de transdifférenciation avait été contestée par les tenants “à tout prix” des cellules souches embryonnaires.

 

Le sénateur s’interroge aujourd’hui pour savoir si les récentes découvertes de Yamanaka et les perspectives qui en découlent vont modifier les dispositions qui régissent “la recherche sur l’embryon et les cellules embryonnaires”. L’article L. 2151-5 est ainsi rédigé : “La recherche sur l’embryon humain est interdite (…). Par dérogation au premier alinéa, et pour une période limitée à 5 ans (…), les recherches peuvent être autorisées sur l’embryon et les cellules embryonnaires lorsqu’elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable en état de connaissances scientifiques.”

 

En janvier 2006, le député Pierre-Louis Fagniez, suggérait “de passer d’un régime dérogatoire à un régime d’autorisation des recherches sur les cellules souches embryonnaires”, considérant que le critère d’autorisation des recherches “susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs” n’était plus nécessaire.

 

La décision de Ian Wilmut remet en cause cette affirmation. Il existe 3 possibilités d’évolution de cet article :
– la non reconduction du moratoire de 5 ans, confirmant ainsi l’interdiction ;
– l’autorisation définitive de l’utilisation des embryons ;
– la prorogation du moratoire pour 5 ans pour voir si les perspectives découlant des découvertes de Yamanaka se confirment et ouvrent une alternative “socialement plus acceptable”, selon Ian Wilmut,  à l’utilisation des cellules embryonnaires humaines.

 

En novembre 1999, Ian Wilmut affirmait : “la décision de développer certains axes de recherche ne doit pas revenir aux seuls scientifiques (…). Notre responsabilité en tant que scientifiques est d’expliquer au public les différentes opportunités ouvertes par les différents axes de recherche possibles. Selon moi, le plus grand risque est de passer à côté de découvertes scientifiques primordiales”, concluait-il.

La Croix 13/12/07

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