Aux Etats-Unis le cadre de la recherche sur les tissus de fœtus avortés a été remanié vendredi. Des limites posées en 2019 sous la présidence de Donald Trump ont été annulées. Désormais, les chercheurs du secteur public pourront « reprendre les recherches qui utilisent des tissus provenant d’avortements volontaires » et les chercheurs du secteur privé pourront recevoir des subventions fédérales pour des recherches similaires sans passer par « l’approbation d’un comité d’éthique spécial ». Le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, Xavier Becerra, a justifié cette décision en déclarant qu’il n’y avait « aucune nouvelle question éthique nécessitant un examen spécial ».
Si l’American Society of Reproductive Medicine s’est réjouie publiquement de ce changement, le National Right to Life Committee a condamné une « décision écœurante ». De son côté, Tony Perkins, président du Family Research Council, a publié un communiqué expliquant que les contribuables « seront désormais obligés de payer pour des expériences barbares » utilisant des tissus provenant d’avortements « au lieu d’utiliser des alternatives éthiques et efficaces ». Quant à l’Institut Charlotte Lozier, un groupe de réflexion pro-vie, il estime que « le secrétaire Becerra ouvrira les vannes au financement par les contribuables fédéraux du trafic de parties du corps de bébés » et que « ses actions sont imprudentes, dangereuses et nuisibles à la vie innocente des enfants à naître ».
Cette décision est à replacer dans un contexte plus large. La question de l’avortement se trouve au cœur d’une lutte politique entre l’administration Biden et les décisions prises ces dernières années par l’administration Trump : cette même semaine, des mesures de non-financement du planning familial américain ont également été retirées, et la FDA a entériné l’assouplissement des conditions d’envoi par la poste des pilules abortives (cf. Etats-Unis : la FDA maintient l’« avortement par la poste »). Selon le journal NPR, il faut donc s’attendre « à de nombreux autres combats politiques sur des questions liées au droit à l’avortement dans les années à venir ».
Sources : Medical Press, Marilynn Marchione (16/04/2021) ; BioEdge, Michael Cook (17/04/2021) ; NPR, Sarah McCammon (16/04/2021) – Photo : iStock\DR