Une procédure violente mise en œuvre par le CHRU de Nancy pour mettre fin à la vie d’Inès

Publié le 21 Juin, 2018

Inès, 14 ans, était hospitalisée à Nancy depuis une crise cardiaque en juin 2017. Atteinte d’une maladie neuromusculaire auto-immune et en état végétatif, son cas était jugé « sans espoir » par les médecins.

 

Ses parents se sont opposés jusqu’au bout à l’arrêt des soins, allant jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Mais le protocole d’arrêt des traitements choisi par les médecins entrait dans le cadre de la loi de 2016 sur la fin de vie[1], et aucun recours n’a abouti. Sa mère estimait « qu’on voulait tuer sa fille », explique Me Bernard-Marie Dupont, l’avocat des parents d’Inès.

 

Mercredi, les médecins lui ont retiré son respirateur, son alimentation et son hydratation, elle est décédée jeudi. Le CHRU de Nancy est allé jusqu’à exiger la présence « des forces de l’ordre pour assurer le calme et pallier toute situation ». D’après l’avocat, « ils auraient plaqué au sol le père et maintenu la mère à distance pendant que des soignants débranchaient l’appareillage ».

 

C’est la première fois que des médecins mettent délibérément en oeuvre un protocole d’arrêt de ‘soins’ « en assumant de se heurter au refus de ses proches », et pour une mineure qui plus est. Me Frédéric Berna, qui les défend les parents depuis le début de l’affaire, ajoute que « la présence de la police donne une tournure encore plus dramatique et terrible à la situation ».

 

Me Bernard-Marie Dupont s’interroge sérieusement sur la procédure qui a été mise en œuvre : « On savait qu’Inès était condamnée à brève échéance et il n’y avait pas d’urgence absolue à la débrancher ». « C’est un énorme gâchis, se désole-t-il. Un gâchis humain, juridique, affectif. Il n’y a que de l’incompréhension. Tout le monde est perdant : la famille et les soignants. »

 

Pour aller plus loin :

Le « désastre » de la PPL Claeys-Leonetti

15 ans après sa dépénalisation en Belgique, qui sont les victimes collatérales de l’euthanasie ?

 

[1] Loi Claeys-Leonetti.

 

AFP (21/06/2018)

La Croix, Loup Besmond de Senneville (21/06/2018)

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