Le 19 février, la ministre de la santé Agnès Buzyn et la secrétaire d’état chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel ont installé la « Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance ». Prévue par la loi d’adaptation de la société au vieillissement, elle sera présidée par Denis Piveteau, conseiller d’état, et « s’attachera à proposer des mesures de protection en direction des personnes vulnérables en raison de leur âge ou d’un handicap », à domicile ou en établissement. La commission proposera également « une définition commune de la bientraitance ».
Pour l’Association des directeurs au service des personnes âgées (ADPA), l’initiative est louable mais insuffisante : « La priorité est d’augmenter le nombre de professionnels dans les établissements et à domicile », estime Pascal Champvert, président de l’ADPA. « Il faut aussi un discours fort du président sur l’âgisme, la discrimination des personnes âgées, qui est la première maltraitance », déclare-t-il. Si cette installation fait suite au mouvement de grève du personnel des EHPAD, la commission concerne également les situations de maltraitance à domicile, majoritaires : « Avec peu de personnel à domicile, on se retrouve à déléguer aux conjoints ou aux enfants qui s’épuisent. Ils sont eux-mêmes maltraités, et sans le vouloir, deviennent maltraitants », constate Pascal Champvert.
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Libération, Claire Thoizet (19/02/2018)