Une influenceuse australienne dépense 45.000 dollars pour avoir une fille

Publié le 21 Mai, 2025

L’influenceuse australienne Caitlin Bailey a révélé avoir eu recours à une FIV aux Etats-Unis afin de pouvoir sélectionner le sexe de l’embryon. La pratique est interdite en Australie, mais cette déclaration a relancé le débat.

Choisir le sexe de l’embryon par convenance personnelle

La jeune femme de 31 ans aurait toujours rêvé d’avoir deux enfants de chaque sexe. Alors qu’elle est mère de deux garçons et une fille, elle décide de se tourner, pour son quatrième enfant en tant que mère célibataire, vers l’organisme Gender Selection Australia (GSA).

Celui-ci met en relation des familles australiennes avec le Dr Daniel Potter, qui exerce en Californie en tant que « spécialiste de la sélection du sexe des embryons », aussi bien par convenance personnelle que pour diminuer le risque de maladie génétique. (cf. Choisir le sexe de son futur bébé : un marché de 500 millions de dollars )

L’Australie interdit la sélection du sexe de l’embryon pour des raisons non médicales. Elle l’autorise uniquement dans les cas très particuliers où la mère est porteuse d’une maladie génétique liée au chromosome X, comme le syndrome de l’X fragile ou la dystrophie musculaire de Duchenne. Ce type de maladie se déclare chez les enfants qui n’ont pas de deuxième chromosome X, donc les garçons. Les filles peuvent toutefois souffrir d’une forme modérée de la maladie.

Un « bon calcul » 

La directrice scientifique de la clinique australienne Connect IVF, Lauren Hiser, explique qu’en Nouvelle-Galles du Sud, l’Etat où se situe Sydney, ce dispositif a été autorisé entre 1999 et 2004, et utilisé principalement pour avoir un nombre « équilibré » d’enfants de chaque sexe au sein d’une fratrie. Elle précise : « On pourrait penser que les futurs parents vont sélectionner les garçons au détriment des filles, mais ce n’est pas le cas. Dans les faits, les patients concernés choisissent d’avoir une fille car ils ont déjà plusieurs fils » (cf. C’est un garçon : deux femmes poursuivent la clinique de PMA).

L’influenceuse convoque quant à elle un argument financier. Certes elle a dépensé 45.000 dollars pour avoir une fille, mais selon elle c’est un « bon calcul » : sans la possibilité de choisir, elle aurait continué à donner naissance à des enfants jusqu’à enfin avoir une fille.

La forte préférence pour les garçons parmi certaines populations

Une étude de l’Université La Trobe a étudié le cas des familles australiennes qui procèdent à un avortement après avoir découvert que l’embryon était de sexe féminin. Du fait de la forte préférence pour les garçons parmi certaines populations, l’Etat de Victoria compte plus de garçons que de filles.

Il y a un ratio naturel de 105 garçons pour 100 filles, or entre 1999 et 2015, le ratio observé parmi les jeunes mères nées en Inde et en Chine était respectivement de 108 et 109 garçons pour 100 filles (cf. En Inde comme dans d’autres pays, les autorités se battent contre l’élimination des filles).

L’épidémiologiste Kristina Edvardsson estime que certaines femmes issues de ces communautés se rendent à l’étranger pour procéder à une sélection du sexe lors d’un dépistage pré-implantatoire.

Puisque les couples y ont déjà recours… la stratégie du « fait accompli »

La directrice scientifique de la clinique Connect IVF estime que la sélection du sexe au stade pré-implantatoire est un « moindre mal », en ce qu’elle permettrait d’éviter des avortements. Elle utilise en outre l’argument des juridictions étrangères sur lesquelles il faudrait s’aligner (cf. Lobbying pro-euthanasie : décryptage de stratégies au niveau européen et national).

« Nous avons en Australie les moyens d’effectuer ces tests dans d’excellentes conditions, mais nous sommes obligés d’envoyer nos patients à l’étranger où les procédures sont coûteuses et présentent toutes sortes de risques », plaide Lauren Hiser. La directrice de clinique demande « l’ouverture du débat ».

 

Sources : Perth Now, Emma Kirk (13/05/2025) ; New York Post, Claudia Poposki, (15/05/2025)

Partager cet article

Synthèses de presse

Angleterre et Pays de Galles : les députés britanniques dépénalisent l’IVG quel que soit le stade
/ IVG-IMG

Angleterre et Pays de Galles : les députés britanniques dépénalisent l’IVG quel que soit le stade

Mardi, les députés ont voté en faveur d'une modification de la législation sur l'IVG afin que les femmes d'Angleterre et ...
Dystrophie musculaire de Duchenne : de premiers résultats positifs pour une nouvelle thérapie génique
/ Génome

Dystrophie musculaire de Duchenne : de premiers résultats positifs pour une nouvelle thérapie génique

Une nouvelle thérapie génique produite par RegenXBio a montré de premiers résultats positifs chez 5 patients atteints de dystrophie musculaire ...
Royaume-Uni : la ministre de la Justice opposée à la légalisation complète de l’IVG
/ IVG-IMG

Royaume-Uni : la ministre de la Justice opposée à la légalisation complète de l’IVG

La ministre exprime en effet de « vives inquiétudes » quant au fait qu'une modification de la loi pourrait inciter les femmes ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.