L‘équipe du professeur Donnez, chef du service de gynécologie et d’andrologie des cliniques universitaires Saint Luc de Bruxelles vient d’annoncer avoir obtenu la première grossesse, après congélation de fragments de tissus ovariens.
En 1997, une jeune femme âgée de 25 ans s’apprêtait à suivre un traitement associant chimiothérapie et radiothérapie dans le cadre d’une maladie de Hodgkin, une forme particulière de leucémie. Ce traitement peut entraîner des risques de stérilité.
Les médecins avaient alors proposé à la jeune patiente de prélever des fragments d’ovaires contenant des ovocytes immatures et de conserver ce tissu par congélation dans l’azote liquide. En février 2003, le jeune femme guérie de son cancer a souhaité avoir un enfant. Les médecins ont alors décongelé le tissu ovarien et l’ont greffé. La jeune femme retrouvait une activité ovarienne normale en juin 2003 et en janvier dernier elle était enceinte. Aujourd’hui à 15 semaines de grossesse les examens sembleraient parfaitement normaux.
L‘équipe explique avoir préféré cette technique à celle consistant à congeler des embryons conçus in vitro, les contraintes de la procréation médicalement assistée retardant l’administration du traitement anti-cancéreux. Autre avantage : la femme a retrouvé une fonction ovarienne et a pu guérir d’une ménopause précoce liée au traitement.
Pour l’équipe médicale, cette grossesse représente un immense espoir pour les femmes devant subir un traitement pouvant entraîner une stérilité. Selon une étude médicale, en 2010, une femme en âge de procréer sur 250 aura survécu à un cancer dont le traitement induit une stérilité et une ménopause précoce.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 28/04/04 et 03/07/04 – L’Express (Pascale Gruber) 24/05/04 – Libération (Julie Lasterade) 01/07/04