Le Wall Street Journal a tenu à mettre en avant la vie d’une femme, Katie Dowdy, 34 ans, qui, pour éviter le risque de transmission du gène à l’origine du cancer du sein à ses enfants, a décidé de recourir au diagnostic préimplantatoire (DPI). Une procédure à laquelle son mari ne souhaitait pas recourir initialement, “inquiet de jouer à Dieu” précise-t-elle. Elle ajoute: “je pense que si je pouvais avoir un bébé en bonne santé qui n’a pas à s’inquiéter de la même chose que moi, pourquoi pas? “. Ainsi, bien que la jeune femme n’ait pas eu le cancer, ses deux filles sont nées à la suite d’un diagnostic préimplantatoire.
Aujourd’hui, de nombreuses cliniques spécialisées dans la fertilité disent que le nombre de femmes choisissant de recourir au diagnostic préimplantatoire pour éviter qu’elles ne donnent naissance à des enfants porteurs de la version mutée des gènes BRCA – une version qui accroît le risque de cancer du sein ou de l’ovaire – est en constante augmentation. En effet, si une femme porte une version mutée, elle a une chance sur deux de transmettre cette version mutée à son enfant. Cette inquiétude engendre aussi l’accroissement de la sélection à raison du sexe.
Face au développement d’une telle pratique, de nombreuses voix se font entendre. Tout d’abord parce que ce n’est pas parce que l’embryon est porteur du gène BRCA que celui-ci, une fois adulte, développera le cancer: la proportion de cancers du sein liée à ces mutations héréditaires représente 5 à 10% de l’ensemble des cancers du sein. Enfin, parce que l’utilisation du DPI donne lieu à la création de bébés sur mesure et que les embryons porteurs d’anomalies sont jetés.
The Wall street Journal (Bonnie Rochman) 17/ 02/ 2014