La Croix revient sur l’édition 2006 du Téléthon. L’essayiste Paul Thibaud réagit aux commentaires de Didier Sicard sur "l’intervention de l’Eglise catholique" sur le Téléthon, intervention qu’il jugeait "malencontreuse et extraordinairement malvenue"(cf. Synthèse de presse du 01/12/06). Paul Thibaud met en exergue la contradiction de Didier Sicard qui, tout en reconnaissant à l’Eglise "le droit de considérer l’embryon humain comme sacré", lui nie celui de le dire publiquement. Pour Didier Sicard, l’Eglise a "imposé" ses opinions dans l’espace publique. L’essayiste relève cette utilisation du verbe "imposer", alors même que l’Eglise n’a fait que "proposer" son jugement. Pour Paul Thibaud, cette substitution lexicale a pour conséquence une "présentation biaisée" et "révélatrice". Sacrifiée sur l’autel de la "laïcité antilibérale", la liberté de l’Eglise et des religions est ainsi réduite au droit de ne s’exprimer qu’en privé : "au nom de son intention émancipatrice", "l’esprit moderne" ne tolère pas d’"être (…) contredit dans l’espace publique".
Ce "discours utilitariste-scientifique", poursuit l’essayiste, ne supporte ni complément de réflexion ni critique extérieurs. Toute puissante, la science n’accepte que les objections formulées en son nom. Ainsi en situation de monopole, la science posséderait seule la vérité, jusqu’à détenir le "pouvoir de dire ce qui est humain".
Paul Thibaud s’inquiète de cette censure et de "la dérive autoritaire de la démocratie d’opinion, qui cherche à se protéger du relativisme ambiant non par le débat (que le relativisme rend impossible) mais par le culte d’évidences choisies et la passion d’imposer celles-ci en sanctionnant ceux qui les offensent".
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La Croix (Paul Thibaud) 27/12/06