Dans un article publié en mai dernier sur le site du Journal of medical Ethics, la bioéthicienne Francesca Minerva, qui s’était prononcée en 2012 en faveur de l’avortement post-natal, (Cf Lettre mensuelle de Gènéthique d’avril 2012), fait de nouveau parler d’elle en se déclarant favorable à une limitation du nombre d‘”objecteurs de conscience” dans les hôpitaux italiens.
Selon la bioéthicienne, l’objection de conscience “empêche l’accès à certains traitements“. Pour limiter cela, Francesca Minerva propose la mise en place de mesures dissuasives comme des salaires plus intéressants pour les non-objecteurs ou encore l’établissement de “quotas d’objecteurs de conscience“.
Réagissant à cet article, le théologien et éthicien d’Oxford Roger Trigg tient au contraire à souligner que l’objection de conscience fait pleinement partie de la pratique de la médecine. Car si le raisonnement moral est mis de côté, “la médecine se réduit à des problèmes techniques de procédure, sans tenir compte de leurs effets pour le bien de l’homme“.
Il ajoute, dans le cas de l’avortement, que le taux élevé d’objection de conscience traduit la nécessité de revoir la politique d’origine: “un problème avec l’avortement est que ceux qui, la plupart du temps, prennent les décisions politiques ne sont pas ceux qui ont à mettre en oeuvre ces décisions. Si ces derniers sont nombreux à ne pas mettre ces décisions, c’est peut être qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec ce qui est proposé“.
Il ajoute, dans le cas de l’avortement, que le taux élevé d’objection de conscience traduit la nécessité de revoir la politique d’origine: “un problème avec l’avortement est que ceux qui, la plupart du temps, prennent les décisions politiques ne sont pas ceux qui ont à mettre en oeuvre ces décisions. Si ces derniers sont nombreux à ne pas mettre ces décisions, c’est peut être qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec ce qui est proposé“.
Bioedge (Xavier Symons) 29/05/2014